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Décrochage des filles en mathématiques au CP : quels facteurs ? (IPP)

Paru dans Scolaire le jeudi 25 janvier 2024.

“Les filles ont le même niveau en mathématiques que les garçons en début de cours préparatoire (CP) mais décrochent dès le milieu de cette première année d’école primaire“ peut-on lire dans une note de l'IPP publiée hier mercredi 24 janvier.

Pour effectuer leur analyse, les chercheurs Thomas Breda, Joyce Sultan Parraud et Lola Touitou se sont fondés sur les évaluations nationales passées par les élèves en début de CP, au milieu de CP et en début de CE1, soit plus de 2,5 millions d’élèves scolarisés en France entre 2018 et 2022.

Les faits sont connus, un écart en faveur des garçons, inexistant au début du CP, “apparaît et se creuse en mathématiques au cours du CP“ jusqu'au début du CE1, où les garçons sont en moyenne 5,8 rangs devant les filles (le calcul se faisant par rapport au rang moyen qu’aurait un groupe d’élèves donné parmi un ensemble représentatif de cent élèves, ndlr).

Cette baisse de performance s'illustre de manière globale. Ainsi pour sept exercices sur huit inclus dans au moins deux évaluations distinctes, l’avantage des garçons est très faible en début de CP et augmente ensuite au cours du temps, particulièrement pour “additionner“ ou “placer un nombre sur une ligne graduée“ (-7 rangs), contrairement à reproduire un assemblage (-0,3 rang). L'exercice “comparer des nombres“ est en revanche le seul pour lequel la dynamique d’augmentation de l’écart au niveau agrégé s'inverse.

L'institut des politiques publiques constate ensuite que le décrochage des filles “s’observe surtout parmi les plus performantes“ et qu'il s’accentue à la fin de la première année d’élémentaire : “parmi les tous meilleurs élèves en début de CE1, il y a moins de 25 % de filles.“

Autre donnée importante, “tous les contextes sociaux, familiaux et territoriaux“ voient apparaître le même phénomène, qualifié de “dynamique diffuse“ dans la société. Cependant, est relevé que “c’est parmi les enfants dont les deux représentants légaux sont de même sexe (famille ‘homoparentale‘) que l’écart entre garçons et filles se creuse le plus (+ 8 rangs pour les garçons en début de CE1)“, ou encore que le décrochage des filles “est finalement le moins prononcé parmi les familles monoparentales (+ 5,3 rangs en début de CE1) ou lorsque les responsables légaux ne sont pas les parents (+ 3,3 rangs)".

Si les caractéristiques des classes “jouent peu sur l’ampleur du décrochage“, il semble qu'avoir un enseignant plutôt qu’une enseignante “entraîne un léger désavantage supplémentaire sur les progrès des filles par rapport aux garçons (le décrochage additionnel est d’environ 0,5 rang)“ et que les filles “sont un peu plus pénalisées que les garçons dans les classes multi-niveaux : elles perdent près d’un rang supplémentaire dans ces classes par rapport aux classes de CP à un seul niveau“. Cependant cette influence “demeure quantitativement trop limitée pour pouvoir contrecarrer significativement le décrochage qui s’opère au cours de l’année de CP“, précise l'IPP.

Les auteurs de la note font en revanche valoir que “le décrochage est légèrement plus faible dans les réseaux d’éducation prioritaires (entre + 0,8 et 1,1 rang de gagné en REP et REP+)“, faisant de la structure même de l'école “un levier d’action potentiel pour limiter le décrochage des filles en mathématiques par rapport aux garçons“, même si ce levier reste, là encore, “limité“.

La note ici

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