“Situation critique“ à l'UNSS : le SNEP-FSU dénonce un déficit qui explose et l'annulation de rencontres sportives
Paru dans Scolaire, Périscolaire le mercredi 24 janvier 2024.
“Les élèves ne devraient pas payer le prix fort de la mauvaise gestion financière de la direction nationale de l'UNSS“, alarme le SNEP dans un communiqué de presse publié vendredi 19 janvier.
L'inquiétude du syndicat FSU des professeurs d'EPS porte en effet sur l'annulation de nombreuses rencontres nationales et internationales, comme par exemple les championnats de France de ski ainsi que 14 compétitions équivalentes prévues dans l'hexagone, conséquence de choix budgétaires destinés à enrayer les déficits qu'aurait causés la nouvelle direction, nommée il y a deux ans.
“Inacceptable“, dénonce dès lors l'organisation syndicale qui voit en ces économies “une perspective à court terme“ alors que le déficit annoncé, de l'ordre de 12,3 M€, serait davantage dû à une (très) mauvaise gestion ayant mêlé augmentation de salaires, recourt à des cabinets privés (pour la comptabilité et les RH, tel KPMG) et à une agence de communication, révision d'un accord-cadre concernant les transports (dont le budget serait en hausse de 27 % en raison de l'inflation)...
Pour Nathalie François, en charge du sport scolaire au SNEP-FSU interrogée par ToutEduc, “ça devient une catastrophe“, au regard des dysfonctionnements qu'elle impute aux équipes d'Olivier Girault. Elle cite notamment une certaine opacité sur les budgets, estimant même qu' “ils ont dépensé sans savoir ce qu'ils avaient“, mais aussi de nombreux postes désormais en doublon alors que les ressources existent en interne. “La nouvelle direction ne connaît pas du tout l'école, ils managent ça comme une entreprise. Ils ont vidé les comptes, alors qu'on avait fait plein d'économies avec le Covid-19. On ne pourra pas se permettre un nouveau déficit“, ajoute-t-elle.
Si l'organisation syndicale demande des explications, selon elle les dirigeants temporiseraient, souhaitant qu'on leur fasse confiance, peut-être sans avoir “pris la mesure de la crise“ et sans remettre en cause le pilotage budgétaire depuis leur arrivée. Il faut dire que plusieurs facteurs complexifient le dossier et entretiennent le flou : le budget, qui portait auparavant sur une année civile, est désormais comptabilisé sur l'année scolaire, la dernière mouture fonctionnant alors sur 20 mois pour en assurer la transition, d'où des budgets en hausse. De plus, en juin dernier un premier déficit de 5,8 millions d'euros avait déjà été annoncé, imputés cette fois à l'organisation de Gymnasiades et dont la responsabilité incomberait à l'ancienne direction nationale.
Mais que dit le ministère dans toute cette affaire ? Après s'être ému de son absence de réponse, le SNEP-FSU voit la rue de Grenelle “enfin“ s'inquiéter “de la situation financière et de son évolution“. Le ministère a ainsi prévu une “réunion d’urgence“ vendredi 26 janvier pour tenter d'apporter des réponses concernant le présent, et surtout l'avenir financier de l'Union nationale du sport scolaire qui rassemble plus d'un million d'élèves licenciés.