Amélie Oudéa-Castéra : premières rencontres tendues avec les syndicats
Paru dans Scolaire le lundi 15 janvier 2024.
Amélie Oudéa-Castéra a entamé, ce 15 janvier, une série de rencontres en bilatérales avec les organisations syndicales de l'Education nationale. Sur les réseaux sociaux, Guislaine David, co-secrétaire générale du SNUIPP, le syndicat FSU du 1er degré, indique que la délégation de la fédération a "coupé court à la discussion". La ministre, indique-t-elle, ne s'est pas excusée pour ses propos justifiant la scolarisation de ses enfants dans une école privée, mais elle a exprimé des regrets. La responsable syndicale fait état d'une "onde de choc" sur le terrain dont "elle n'a pas pris la mesure" : "elle a joué sur la corde sensible" et "ses états d'âme". Elle n'a d'autre part pas voulu réouvrir le chantier de la revalorisation, des moyens et des salaires. Elle a en revanche voulu parler "choc des savoirs" et autorité des enseignants. "Nous étions dans un dialogue de sourds", dit-elle sur France-Info. La FSU exige des excuses publiques.
La ministre recevait cette après-midi l'UNSA-Education qui n'a pas claqué la porte mais qui regrette également que la polémique empêche d'aborder "les vrais sujets" que la ministre semble découvrir. Son secrétaire général, Frédéric Marchand estime qu'il est "urgent" de parler revalorisation, conditions de travail, mixité sociale, inclusion, et il ajoute que le "choc des savoirs", dont la ministre voulait parler plutôt que de questions jugées "très urgentes", va à l'encontre du projet de l'organisation syndicale : "les injonctions sur l'organisation des classes, le choix des manuels et l'utilisation de telle ou telle méthode pédagogique nient l'autonomie professionnelle des différents métiers de l'éducation (...). C'est pourquoi l'UNSA Education combattra cette politique éducative de toutes ses forces."
Le ministère ne communique pas sur ces rencontres, l'agenda de la ministre n'est pas publié, ce qui n'est pas surprenant quand son cabinet n'est pas encore constitué.