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Stanislas : Mediapart diffuse le rapport “édifiant“ de l'Inspection générale

Paru dans Scolaire le mercredi 17 janvier 2024.

“Les familles qui souhaitent inscrire leur enfant à Stanislas n’ont pas le choix, l’assistance aux cours religieux est obligatoire“ ont constaté les Inspecteurs généraux de l'éducation nationale dans le rapport sur l'établissement privé sous contrat remis au ministère de l’éducation le 1er août dernier, indique Mediapart hier mardi 16 janvier dans un article qui en révèle le contenu.

La mission de l'IGESR avait en effet été saisie suite à des dérives dénoncées par le média d'investigation, cependant son rapport n'a toujours pas été rendu public par les deux ministres successifs, et ce malgré un portrait “édifiant“ de l'établissement, ajoute Mediapart.

Il y est notamment souligné qu' “un élève d’une autre confession que catholique, ou bien athée, est obligé de suivre ces cours de formation chrétienne, présentés par la direction et l’encadrement de Stanislas comme un apport culturel dans la formation de l’élève“, de quoi s’interroger “sur les conditions du respect de la liberté de conscience auquel l’établissement s’est engagé en signant le contrat d’association alors que, à l’inscription, est exigé le respect par les élèves du caractère obligatoire de la catéchèse“.

Une pratique problématique d'autant que durant ces heures, “certains catéchistes expriment des convictions personnelles qui outrepassent les positions de l’Église catholique, par exemple sur l’IVG en tenant des propos remettant en cause la loi, ou susceptibles d’être qualifiés pénalement sur l’homosexualité“. Par exemple, il serait question pour un cathéchiste qui officiait en janvier 2023 “de sodomie qui apporte le sida, de l’homosexualité qui est un péché, qui est une maladie qui vient du fait que maman a trompé papa“, pourtant “la gravité des propos est minimisée par l’encadrement et leur possible impact psychologique sur des adolescents n’est pas pris en compte“, poursuivent les inspecteurs généraux.

Quant aux cours d'éducation à la sexualité, ils seraient remplacés par des cours d’éducation affective, lors de séances non mixtes, dénonce l'IGESR : “Il ne s’agit pas d’une simple commodité de langage, mais d’un parti pris de mise à distance de la sexualité“. Pis, “le parti pris de certains professeurs de SVT de ne pas parler des infections sexuellement transmissibles (IST), les propos tenus lors des conférences d’éducation à la sexualité sur les dangers de la contraception chimique, et enfin les dérives relevées en catéchèse sont susceptibles pour la mission de porter atteinte à la santé des élèves“, poursuivent-ils.

Autre point soulevé par le rapport, un système qui tendrait à “favoriser un climat propice à l’homophobie“ notamment en raison de la situation des classes de garçons (déjà largement majoritaires en nombre dans l'établissement, ndlr) dans l’organisation spatiale de l’établissement qui “n’est pas neutre“, et qu'accompagne “sur vingt ans une préoccupation constante de l’apparence du corps féminin, qu’il faut cacher : vêtements opaques, épaules (couvertes), ventre (hauts sur le bas des hanches), cuisses (longueur des jupes et des robes), poitrine (pas de décolletés). Ce niveau de détails relève du sexisme. Il renvoie la jeune fille à une image sexuelle de son corps qui attire et perturbe les garçons.“

Enfin, certains élèves “sont incités à renoncer à leurs autres vœux dans Parcoursup au moment de la finalisation du dossier en échange de la garantie d’être admis sur leur vœu dans une classe préparatoire de l’établissement". L'établissement n'hésiterait pas à contourner le système pour favoriser l'intégration en son sein de certains élèves, ou dans certains cas dans exclure d'autres, comme dans celui d'une jeune fille décrite comme militante (LGBT, ndlr), accusée à tort de harcèlement envers ses camarades, et pour laquelle la direction de Stanislas a “dissimulé la vérité“ et même “monté dans la précipitation“ un dossier à charge : “cette affaire témoigne de la méthode brutale employée par l’établissement pour écarter une élève brillante qui ne correspond plus à ‘l’esprit Stan‘ et qui pourrait influencer d’autres jeunes“, conclut la mission d'inspection.

L'article de Mediapart ici

A noter qu'Amélie Oudé-Castera a déclaré lors d'une interview mercredi 17 janvier à Télématin que “ce rapport a été commandé en février 2023, il a été bouclé début août 2023. Et aussitôt Gabriel Attal a demandé au rectorat et à l’Inspection générale de suivre un plan d’action qui fait presque 15 mesures, et ce plan d’action sera suivi avec toute la rigueur nécessaire.“ Elle a ajouté que ce rapport “ne remonte aucun fait d'homophobie, ni aucun cas de harcèlement, le seul cas d'homophobie a fait l'objet d'un signalement au procureur via la procédure de l'article 40.“

 L'interview d'Amélie Oudé-Castéra ici

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