SNUIPP: "le climat scolaire, une question que nous devrions aborder" (S. Sihr)
Paru dans Scolaire, Périscolaire le mercredi 25 août 2010.
Le SNUIPP-FSU lance avec l'ANDEV (l'association des directeurs de l'éducation des collectivités) une enquête sur l'inégalité des équipements dans les écoles, afin de rédiger un "cahier des charges" minimal, lequel s'imposerait aux collectivités, et de proposer qu'un fonds de péréquation vienne en aide aux communes les plus démunies. Sébastien Sihr, le nouveau secrétaire général du syndicat majoritaire dans le primaire, l'annonce ce mercredi 25 août, juste avant la rentrée. Pour lui en effet, la question du "climat scolaire" est trop rarement posée. Or la qualité de vie proposée aux enfants, qu'il s'agisse d'architecture et de mobilier, ou d'aménagement de la pause méridienne, est déterminante pour les apprentissages. Dans une classe de 30 élèves et après un repas pris dans le bruit et la bousculade, ils sont peu disponibles.
Cela vaut aussi pour les enseignants, qui ont "besoin de sérénité", mais aussi d'échapper à la solitude, souvent synonyme de souffrance. Or Sébastien Sihr constate que leur métier "n'est pas adapté au travail en équipe".
Cette question du climat scolaire et de l'équipement des écoles, s'inscrit, sans qu'il le dise explicitement, dans le cadre de la réflexion provoquée par la suppression du samedi matin, et son éventuel remplacement par le mercredi matin, solution à laquelle beaucoup d'enseignants sont opposés. "Il ne faut pas prendre la question des rythmes scolaires par le mauvais bout de la lorgnette, ni se focaliser sur le mercredi matin. Il faut tout remettre à plat, notamment l'articulation entre le temps scolaire et le temps périscolaire. Si on raccourcit la journée et qu'on libère les enfants à 15h30, qui s'en occupe? dans quels locaux? avec quel projet éducatif? Certaines villes, comme Lille et Grenoble, ont élaboré les projets éducatifs globaux intéressants, mais les communes rurales en ont-elles les moyens?"
Cette conférence de presse de rentrée est également l'occasion de publier un sondage CSA qui marque "un basculement de l'opinion publique": l'école maternelle fonctionne bien pour 73% des personnes interrogées, contre 84% il y a deux ans. De même le taux de satisfaction pour l'école élémentaire perd 10 points (61% contre 71%). Le métier d'enseignant est "plutôt dévalorisé" pour 64% des personnes interrogées (contre 45% deux ans plus tôt), l'action gouvernementale va dans le mauvais sens pour 44% des personnes interrogées contre 28% qui pensent qu'elle va dans le bon sens (en 2008, le rapport était positif, 40/37%). Le jugement sur la réforme de la formation des enseignants est plus équilibré, mais le non-remplacement d'un enseignant sur deux est une "mauvaise chose" pour 80% des personnes interrogées.
Globalement, les priorités ne changent pas: l'école est là pour transmettre des connaissances (36%), pour favoriser l'épanouissement des enfants (26%), transmettre le goût de l'effort (14%), former de futurs citoyens (14%). La réduction des différences sociales vient en dernier (8%). De même, la réduction des effectifs vient en tête des préconisations. 41% des Français sont favorables à une journée raccourcie et à l'école le mercredi matin. 56% sont favorables à la scolarisation des "2 ans".