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Choc des savoirs : La FFDys inquiète d'un possible “retour en arrière“ pour les élèves porteurs de troubles spécifiques du langage et des apprentissages

Paru dans Scolaire, Orientation le mardi 19 décembre 2023.

“La prise en compte effective des enfants porteurs d’un TSLA (trouble spécifique du langage et les apprentissages) est certes un problème de santé publique, mais plus généralement de société“, estime la Fédération Française des Dys (FFDys) dans un communiqué publié mardi 19 décembre soulignant ses inquiétudes face au “choc des savoirs“ annoncé par Gabriel Attal il y a deux semaines (voir ToutEduc ici).

Trois des mesures proposées par le ministre de l'Education nationale “apparaissent comme défavorables pour les enfants porteurs de troubles Dys“, qui représenteraient 8 % des enfants par classe d’âge pour l’ensemble des troubles : dysphasie, dyslexie, dyspraxie...

Le redoublement, tout d'abord, est très critiqué car les particularités des élèves Dys “sont mal comprises par les enseignants, qui n’ont souvent reçu aucune formation leur permettant de les appréhender“. Par exemple, en primaire, il est souvent proposé “pour les enfants dyspraxiques, dans l’idée qu’une année supplémentaire permettra de normaliser les difficultés d’écriture manuscrite, ce qui est une erreur“. De même il est préconisé en élémentaire “pour les élèves dyslexiques, dyscalculiques… dont la lecture et le calcul sont en décalage par rapport à leur tranche d’âge, alors même que les interventions pédagogiques qui ont fait la preuve de leur efficacité ne sont quasiment jamais mises en place“.

De plus, le ministère souhaiterait faire redoubler “dans le cadre d’un parcours adapté“ un élève ne maîtrisant pas la lecture en fin de CP, ce qui reviendrait “à décider que la très grande majorité des élèves dyslexiques, dont les difficultés de maîtrise de la lecture définissent la dyslexie“, seraient concernés “au détriment de leur avenir“, une mesure “particulièrement choquante quand on connaît la difficulté pour les enseignants de faire la différence entre difficultés scolaires et troubles Dys, et par ailleurs le manque cruel d’orthophonistes pour réaliser des bilans et mettre en place des remédiations dès le CP.“

La fédération plaide d'ailleurs surtout pour la mise en place d'un “dialogue entre les professionnels de santé, les enseignants et les parents (..) pour éviter que des redoublements décidés pour de mauvaises raisons entravent leur trajectoire scolaire“. Seulement, en donnant le dernier mot aux enseignants plutôt qu’aux parents, “le ministre met à mal la coopération parents-enfants indispensable pour tous les élèves porteurs de troubles et s’inscrit en décalage avec la loi de février 2005 pour tous les enfants en situation de handicap“, poursuit-elle.

C'est ensuite la création de groupes de niveau en français et mathématiques au collège à partir de la rentrée prochaine qui suscite la désapprobation de la FFDys. “Des classes de niveaux scolaires seraient aussi des classes consacrant une ségrégation sociale“, déclare à ce titre Marie Duru-Bellat, instituant pour les élèves Dys “un risque majeur qu’ils soient systématiquement confondus avec des enfants présentant des difficultés scolaires et affectés à des groupes de niveau faible en dépit de leurs capacités conceptuelles. Or, on peut avoir un trouble Dys et être compétent scolairement si les moyens de compensation de la fonction défaillante sont mis en place.“

Est enfin contestée l’inéquitable obligation d’obtenir le brevet pour entrer en seconde à partir de 2025 en raison de la “mise en place inégale“ des aménagements préconisés par les PAP (plans d’accompagnement personnalisé) et les PPS prrojets personnalisés de scolarisation)“ notamment au collège où les élèves sont confrontés à une multiplicité d'enseignants, pouvant engendrer des notes “ne reflétant pas les compétences et connaissances des élèves Dys“.

Trois mesures apportent toutefois satisfaction à la FFDys, l’enseignement explicite, la méthode de Singapour et la labellisation des manuels de lecture. Ces derniers, ainsi que les autres manuels scolaires, nécessiteront cependant d'entrer dans une “démarche d’accessibilité universelle“, selon la fédération qui souhaite également que “les supports de cours soient adaptés, notamment au format numérique“ pour favoriser le travail en autonomie des élèves qui utilisent des aides techniques.

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