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"Choc des savoirs" : la société des agrégés favorable, la FCPE réservée, SUD éducation hostile

Paru dans Scolaire le dimanche 10 décembre 2023.

Le Comité de la Société des agrégés, unanime, approuve "sous réserves et sous conditions" les mesures annoncées par Gabriel Attal pour "élever le niveau de notre école". Il y voit "un signal de confiance aux professeurs", il estime raisonnable "que la décision de passage en classe supérieure ou de redoublement revienne en dernier ressort au conseil de classe", il approuve "l'obligation d'obtenir le brevet pour pouvoir passer en seconde" et il trouve que "la création de 'prépas lycée', pour les élèves les plus en difficulté, peut être intéressante", "les groupes de niveaux en français et en mathématiques peuvent avoir leur pertinence à condition que les élèves puissent passer d’un groupe à un autre, y compris en cours d’année", la "labellisation des manuels scolaires peut se concevoir à condition (...) que ces labels servent d’indications, et non de prescriptions".

Le comité de la SDAU est en revanche davantage circonspect lorsqu'il s'agit de la réforme du CAPES. Il estime que "l'hypothèse envisagée par le ministère d'un concours à bac + 3 (...) ne pourrait garantir la qualité du recrutement des professeurs certifiés" et il considère qu'une année de préparation spécifique au CAPES après l'obtention de la licence est nécessaire. La Société des agrégés est de plus "opposée à l'introduction d'épreuves dites professionnelles dans les concours du CAPES et du CRPE". Elle ajoute que "la maîtrise du savoir étant la première des compétences pédagogiques à acquérir, l'essentiel de la formation pratique doit se situer après le concours".

La SDAU considère que "la formation donnée dans les INSPE n'est pas satisfaisante, qu'elle est inadaptée, souvent orientée, et que ces instituts doivent être profondément réformés". Elle constate surtout "avec satisfaction un changement radical dans le discours ministériel, qui remet notamment la transmission des savoirs au cœur des missions de l'école".

La FCPE est beaucoup plus réservée et considère que "les sureffectifs d’élèves par classe et le non-remplacement de professeurs sont au cœur du problème" de l'école, tel que l'a révélé PISA. Les parents d'élèves estiment que des dispositifs d'aide du type "plus de maîtres que de classes" sont plus efficaces que les redoublements. Ils attendent "la confirmation et l’accélération du chantier sur la mixité sociale et scolaire" alors que l'évaluation des écoles, collèges, lycées encourage "tous les clientélismes et le contournement scolaire". Ils craignent par ailleurs que "les groupes de niveaux cloisonnent les plus faibles avec les plus faibles" au lieu d'être "des groupes de remédiation ponctuels et limités dans le temps. Mais surtout, la FCPE dénonce les discours d'élus conservateurs pour qui "le redoublement sera la juste sanction pour les élèves qui auraient démérité (...). Ce n’est pas en affichant un, deux ou trois tours de vis par autoritarisme que l’école fera progresser les élèves."

SUD Education est très hostile. L'organisation syndicale voit dans les mesures années "un retour à l’école d’autrefois" et une logique : "rendre les élèves scolairement fragiles responsables de leurs difficultés en multipliant les dispositifs destinés à les mettre de côté et à leur faire 'rattraper le niveau' plutôt que de trouver des moyens pour les faire réussir avec les autres." Estimant que "la baisse du nombre d’élèves par classe en éducation prioritaire a commencé à porter ses fruits", elle considère qu'il faut "la généraliser afin que tou·te·s les élèves puissent (en) bénéficier". L'organisation syndicale ajoute que "le retour annoncé à des prescriptions annuelles va à l’encontre du respect du rythme des élèves". Quant à "la méthode de Singapour", elle "semble être devenue la nouvelle lubie du ministère et (son) application risque donc de faire l’objet d’un contrôle tatillon par les inspecteurs et inspectrices les plus zélé·es".

Face au contrôle par l’État, via la labellisation des manuels ("et qui concernera d’ici 2026 tous les manuels du CP à la terminale !"), SUD éducation rappelle "son attachement à la liberté pédagogique" et à ce que soient inscrits dans les programmes "des objectifs d’apprentissage concernant notamment l’écologie ou l’éducation à la vie affective et sexuelle".

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