PISA : triomphe de Singapour, chute des résultats en Allemagne et en Finlande
Paru dans Scolaire le mardi 05 décembre 2023.
Les élèves de Singapour ne sont pas seulement en haut du classement dans les trois disciplines mesurées par PISA, mathématiques, lecture, sciences, ils sont aussi parmi les très rares jeunes de 15 ans dont les performances sont égales et souvent supérieures à celles de leurs aînés de 2009, la première année de participation de la ville-Etat au test PISA. Les résultats de l'édition 2022 sont publiés ce 5 décembre 2023. En voici des éléments pour Singapour, la Finlande et l'Allemagne.
En ce qui concerne Singapour, la moitié des élèves sont économiquement favorisés et leur score moyen est de 613 points en mathématiques, 112 points de plus que leurs camarades défavorisés. La dépense moyenne pour un élève de 6 à 15 ans est de 166 000 $ (en parité de pouvoir d'achat). L'OCDE estime qu'en dessous de 75 000$, les résultats sont corrélés au montant des dépenses, mais qu'au-delà, la façon dont cet investissement est dépensé importe davantage que son montant.
Les résultats des jeunes immigrants sont supérieurs à ceux des jeunes nés à Singapour de 30 points, ils sont aussi davantage favorisés, mais même en tenant compte des données socio-économiques, ils réussissent mieux (de 15 points). Les trois quarts des élèves disent que leurs enseignants sont attentifs à leurs progrès (63 % en moyenne OCDE).
En Finlande, les résultats étaient supérieurs à 540 points lors de la première édition en 2000, ils ont depuis assez régulièrement baissé, mais restent au-dessus de la moyenne OCDE. 45 % des élèves sont économiquement favorisés, et leur score moyen est de 517 points, 83 points de plus que leurs camarades défavorisés, un écart inférieur à la moyenne OCDE (93 points). Les filles ont 40 points de plus que les garçons en compréhension de l'écrit, mais aussi 5 points de plus en mathématiques. La baisse du niveau des garçons est préoccupante depuis plusieurs années.
La situation finlandaise est marquée par une augmentation sensible du nombre des élèves immigrés ou issus de l'immigration (3 % en 2012, 7 % en 2022). Ils sont deux fois plus souvent que les non-immigrés défavorisés (48 % contre 25 %) et à profil socio-économique équivalent, les non-immigrants font mieux (+ 42 points en mathématiques, + 69 points en lecture). Les cours sont souvent perturbés, 35 % se plaignent de ne pas entendre ce que dit l'enseignant, 23 % d'être distraits par ceux de leurs camarades qui utilisent des smartphones ou tablettes. A noter encore que la Finlande dépense 126 800 $ par élève sur toute sa scolarité obligatoire.
Après une nette augmentation de leurs performances dans les années 2010, les jeunes Allemands voient leur niveau chuter. La part des jeunes immigrants a doublé en 10 ans, passant de 13 à 26 %, ils sont nettement plus souvent défavorisés que leurs camarades non-immigrants, et, après prise en compte de leurs conditions socio-économiques, leurs scores restent inférieurs à ceux des non-immigrants. La différence est de 32 points en mathématiques, de 40 points en lecture.
Les jeunes Allemands ne sont pas particulièrement disciplinés, 38 % sont gênés pour entendre ce que dit l'enseignant, 27 % sont distraits par ceux de leurs camarades qui utilisent leurs smartphones ou autres outils numériques. Contrairement à ce qui se passe dans de nombreux pays, ils ont des parents qui s'impliquent dans leur scolarité. L'Allemagne dépense 121 000 $ pour chaque élève.