Des jeunes plus optimistes mais moins idéalistes qu'on ne le dit généralement (George(s) pour The Conversation)
Paru dans Scolaire, Périscolaire, Culture, Orientation le lundi 27 novembre 2023.
Seuls 2 % des 18-25 ans se disent "très pessimistes", 22 % "très optimistes" lorsqu'ils pensent à leur avenir. C'est l'un des enseignements d'une enquête réalisée pour "The Conversation France par le cabinet d'études George(s) qui estime que, "dans un contexte difficile, les jeunes sont plus positifs qu'on ne le pense face aux défis de demain".
Interrogés sur ce qui représente une "preuve d'engagement", ils sont 39 % à répondre "voter", à égalité avec "être aidant, s'occuper d'une personne dépendante ou malade", mais participer à une grève, à une manifestation, être membre d'un parti politique ou d'un syndicat recueille à peine plus de 20 % des réponses. "La mobilisation ou l'appartenance à un parti politique ou à un syndicat ne représentent ainsi pas à leurs yeux des preuves fortes d'engagement."
"Les jeunes interrogés déclarent se définir en premier lieu à travers les causes qu'ils soutiennent, principalement d'ordre environnemental et sociétal : gaspillage alimentaire, défense de l'environnement, lutte contre les violences faites aux femmes, combat contre le racisme et les discriminations…". Leurs opinions politiques, leur religion et la couleur de leur peau viennent en queue de peloton, sans être tout à fait négligeables (la couleur de leur peau est importante pour 37 % des jeunes).
Ils placent en tête de ce qui les rend heureux, leur famille et leurs amis. 15 % d'entre eux se disent "très heureux", 49 % "assez heureux". A plus de 90 %, ils disent se considérer comme adultes lorsqu'ils sont autonomes financièrement.
Pour ce qui est de leur travail, ils placent en tête "l'ambiance de travail, les relations avec (leurs) collègues" et "la rémunération et les avantages matériels", puis "le temps libre que cela laisse" et "la possibilité d'évoluer" : "autant de constats qui semblent privilégier une approche très pragmatique face au travail, loin des déclarations que l'on peut voir de ci et là sur certaines quêtes de sens priorisées sans grande considération matérielle."
Seuls 5 % d'entre eux ont le sentiment de n'avoir pas choisi leur orientation scolaire ou leur emploi contre 56 % qui ont le sentiment d'avoir vraiment choisi. Ils ont d'abord choisi des études qui les intéressaient et 83 % font effectivement des études ou un métier qui les intéressent (ce qui n'empêche pas que 38 % disent s'ennuyer). Viennent ensuite pour expliquer leur choix "la perspective d'avoir un emploi stable" et "la perspective d'avoir un travail agréable", tandis que les conseils des enseignants, les traditions familiales et les amis les ont, disent-ils, peu influencés.
"Face à l'actualité, ils se disent à la fois inquiets (41 %) et curieux (36%), fatigués (33 %) et optimistes (24 %). Mais l’angoisse (25 %) et la méfiance (29 %) n'aboutissent pas forcément à de l’indignation (14 %) ou de la mobilisation (10 %)." Les jeunes femmes se déclarent en moyenne plus inquiètes, plus fatiguées, angoissées ou dépassées que les hommes.
Un millier de jeunes ont été interrogés "on line" au mois d'octobre.
L'enquête "Jeune(s) en France) ici