Voie professionnelle : Carole Grandjean détaille les modifications pour l'année de Terminale
Paru dans Scolaire, Orientation le mercredi 22 novembre 2023.
Carole Grandjean a détaillé, ce mercredi 22 novembre lors d'une conférence de presse la réorganisation de l'année de Terminale professionnelle, “une partie fondamentale de la réforme“ de la voie professionnelle destinée à “un meilleur accompagnement des élèves“, qui prendra effet dès la rentrée prochaine pour le passage du bac 2025.
Premier bloc
L'année se déroulera désormais en deux parties. Pour tous les élèves, un tronc commun de 30 semaines comprendra de septembre à mai 22 semaines de cours qui seront dotées de 10 % d'enseignements fondamentaux supplémentaires (en français, mathématiques, histoire-géographie, EMC..).
Dans un interview au journal Le Monde diffusée cet après-midi (voir ici), est précisé que “ce sont une partie des heures jusqu’alors dédiées à des enseignements non disciplinaires comme le chef-d’œuvre, la co-intervention ou l’aide personnalisée qui seront mobilisées“. Le nombre de professeurs nécessaires à la réalisation de cette mesure semble ainsi être à moyens constants, la ministre assurant en conférence de presse être déjà “en train d'affecter les heures aux enseignants selon le nouveau schéma“, et que le volume d'enseignants “à été maintenu en cette rentrée pour répondre à cet enjeu, d'autant que nous avons 12 000 élèves en plus“.
A noter que les mesures de la mission “exigence de savoirs“ qui seront présentées en décembre par Gabriel Attal, notamment les sous-groupes ou un accompagnement plus individualisé du niveau de l'élève, s'appliqueront dans cette même optique aux élèves de seconde et de première professionnelles. Est d'ailleurs précisé dans Le Monde le souhait de la ministre, par souci d'égalité, de “sortir du pacte le financement des groupes à effectif réduit en maths et en français et l’instituer dans les budgets distribués à tous les établissements“ afin de les généraliser en 2de et en 1re.
Ensuite, six semaines de périodes de formation en milieu professionnel (PFMP) seront organisées à l'échelle des établissements, c'est à dire qu'elles pourront être sécables “selon les filières de formation et la réalité des territoires“. Ce bloc se terminera par deux semaines d'examens.
Deuxième bloc
Plus “personnalisée“, cette séquence durera 6 semaines de fin mai à début juillet, avec soit un stage voué à devenir le premier emploi du jeune, soit un parcours de préparation aux études supérieures, autour des matières fondamentales, de la méthodologie et de l’autonomie.
La ministre explique qu'il sera éventuellement possible de basculer d'un stage à un parcours d'étude, qu'il s'agit pour l'institution d'être “agile“ pour répondre au projet de l'élève et à l'évolution de ses souhaits. Si le stage, rémunéré, pourrait attirer des élèves en raison de la gratification dont ils bénéficieraient, Carole Grandjean insiste sur l'enjeu “de les convaincre de poursuivre des études“.
Fin juin, deux épreuves viendront clore l'examen du baccalauréat, dont l'obtention nécessitera de rester assidu, d'autant plus que les élèves n'auront pas accès à leurs notes. Il s'agit de “prévention santé et environnement“ (PSE) et d'un oral de projet, sur le modèle du grand oral. Celui-ci pourra toujours être une présentation du chef-d'oeuvre, mais il semble qu'il ne soit “pas toujours facile à organiser“ dans certaines formations. L'idée est qu'il vienne “intégrer le projet“ de l'élève, son parcours, en se focalisant sur la question de la confiance en soi, des compétences transverses, ou encore de la compréhension des codes de l'entreprise. Il sera travaillé à l'aide du parcours “Avenir pro“.
Carte des formations
En ce qui concerne la carte des formations, Carole Grandjean indique qu'il n'y aura pas 15 % de places fermées dans les filières peu insérantes, une information “introduit(e) par les partenaires sociaux“. En revanche, pour 25 % des formations montrant à la fois des taux de diplomation et d'insertion faibles, un plan d'action sera demandé aux territoires pour qu'ils puissent agir sur les diplômes, donc de les transformer car il ne s'agit pas “de fermer un diplôme qui répond à un besoin métier, mais de travailler dessus“, précise-t-elle, même si “d'autres pourront être fermés“. Elle rappelle qu'en fonction de l'évolution des métiers et des besoins, désormais tous les diplômes seront rénovés tous les 5 ans.