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Violences sexuelles sur enfants : avec son rapport final, la Ciivise lance un vibrant appel à changer de paradigme

Paru dans Petite enfance, Scolaire, Périscolaire, Justice le vendredi 17 novembre 2023.

Deux ans après sa mise en place, la Commission Indépendante sur l'Inceste et les Violences Sexuelles faites aux Enfants (Ciivise) livre vendredi 17 novembre son dernier rapport (756 pages), fruit du recueil de quelque 30 000 témoignages qui la conduisent à formuler 82 préconisations sur le repérage des enfants victimes, le traitement judiciaire ainsi que la réparation (incluant le soin et la prévention).

La Ciivise rappelle que 160 000 enfants sont victimes de violences sexuelles chaque année, qu'ils avaient en moyenne 8 ans et demi au début de violences et que dans 81 % des cas, l’agresseur est un membre de la famille.

Elle précise que dans 97 % des situations traitées l’agresseur est un homme, majeur quatre fois sur cinq, et que contrairement aux croyances répandues, la réalité veut que “le plus souvent, les pédocriminels sont des hommes que nous côtoyons dans notre vie quotidienne“.

Au total, le coût pour la société est estimé à 9,7 milliards d’euros par an. Malgré des conséquences désastreuses, avec par exemple 89 % des victimes qui ont développé des troubles associés au psychotraumatisme ou trouble de stress post-traumatique (TSPT), la Ciivise constate que “près de 6 professionnels sur 10 n’ont pas protégé l’enfant à la suite de la révélation des violences“ et que seulement “3 % des viols et agressions sexuelles commis chaque année sur des enfants font l’objet d’une condamnation des agresseurs, et seulement 1 % dans les cas d’inceste.“

Mais la commission livre surtout un fort réquisitoire destiné à notre conscience. Elle évoque en effet “le déni (..) puissant, ancien et ancré dans la pensée collective“ dont les violences sexuelles faites aux enfants font l’objet face au “présent perpétuel de la souffrance“ que vivent les victimes, et qui nécessite une réelle politique publique pour y remédier.

Seulement “qui voulons-nous protéger“ ? Somme-nous “une société de spectateurs“ qui devons laisser agir perpétuellement les agresseurs ? Car “la violence est toujours un choix“, poursuit-elle, le “mode opérateur (..) est loin de la folie et de la pathologie“, son processus, que mettent en évidence les témoignages, est toujours le même : “il isole la victime, il la dévalorise, il inverse la culpabilité, il crée un climat de peur, il assure son impunité“.

Pour y faire face, pour briser ce “système“, il convient donc notamment d’identifier “les fragilités“ du processus judiciaire “au stade du signalement, puis de l’enquête“, celui-ci aboutissant “trop souvent au classement sans suite de la plainte, comme au moment de l’instruction et du jugement et jusqu’à l’indemnisation des victimes“. Son message, elle le répète encore, “il faut prendre les enfants au sérieux, et ne pas minimiser la violence et la dangerosité des agresseurs“.

Le rapport “Violences sexuelles faites aux enfants : on vous croit“ ici

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