En fin de 3ème, la maîtrise des compétences numériques en lien avec le niveau des élèves (DEPP)
Paru dans Scolaire le jeudi 16 novembre 2023.
Le niveau de maîtrise des compétences numériques en fin de troisième “est très lié au niveau de maîtrise en français et en mathématiques en début de sixième“ constate la DEPP dans sa dernière note publiée jeudi 16 novembre.
En comparant les résultats issus des évaluations de 2018 à ceux de 2022, elle fait en effet valoir un score moyen supérieur de 61 points pour les élèves qui avaient un haut niveau de maîtrise en français quatre ans plus tôt, et même un écart “encore plus important pour les mathématiques“ : 65 points.
Se penchant pour la toute première fois sur la question, le service statistique du ministère de l'Education nationale a établi un bilan national des acquis des élèves autour de cinq domaines et seize compétences répondant aux objectifs fixés par le Cadre de référence des compétences numériques (CRCN) de 2019. Pour cela, les élèves ont été classés en 6 groupes en fonction de leurs résultats.
La DEPP calcule que 63,5 % d'entre eux “ont une maîtrise satisfaisante des compétences numériques leur permettant d’utiliser les outils numériques de façon raisonnée, sécurisée et écoresponsable“. Dans le détail, on remarque que 10 % “sont particulièrement à l’aise“, c'est à dire qu'ils “savent traiter des données en utilisant un tableur-grapheur, connaissent les bonnes pratiques pour résoudre des problèmes liés au numérique et ont une vision globale de l’impact du numérique sur la société et des adaptations à mettre en place pour le minimiser“. Tandis que 22 % ont un “bon“ niveau de maîtrise, 53 % des élèves sont moyens, à savoir “capables de réaliser des tâches simples en autonomie“ et “en mesure d’utiliser les outils numériques pour organiser leurs idées.“ A contrario, 15 % des élèves “n’ont qu’une appréhension limitée de ces compétences“, et lors d’une communication par courriel, ils “savent identifier l’expéditeur, adopter un comportement respectueux, mais “ne maîtrisent pas les conventions de la rédaction de ce courriel“ et “ne savent pas se prémunir des courriels frauduleux“. 4,4 % de l’ensemble des élèves ont obtenu les moins bons scores, rencontrant notamment “des difficultés sur l’utilisation élémentaire du clavier“.
Si les scores moyens des filles et des garçons sont “proches“, il ressort que ces derniers sont plus représentés dans les groupes des élèves les moins à l'aise avec le numérique. En outre, les quelque 10 % d'élèves “en retard“ (c'est à dire ayant redoublé) de l'échantillon obtiennent un score moyen de 215, contre 254 pour ceux “à l’heure“. Plus d'un tiers d'entre eux (34,3 %) font partie des deux groupes de plus faible niveau, contre seulement 12,8 % des élèves “à l’heure“.
Les différences sont en revanche plus marquées encore selon le profil social et le secteur de scolarisation. Les résultats des élèves scolarisés en REP+ sont de 11 points inférieurs à ceux des élèves de REP et de 34 points par rapport à ceux évoluant hors éducation prioritaire.
Avec 262 points, les élèves des établissements privés sous contrat ont un score moyen de 10 points supérieur à ces derniers. Pourtant la DEPP tente de nuancer ces données, notamment “en raison de la structure sociale plus favorisée en moyenne dans le privé“. Elle explique ainsi que les élèves du privé sous contrat et ceux du public hors éducation prioritaire “ont des résultats moins dispersés (écart-type respectif de 45 et 49) que ceux des établissements publics en éducation prioritaire (écart-type de 52).“
Malgré tout, est constaté que les différences de niveaux “restent très marquées par l’origine sociale des élèves“, et que le score moyen progresse “à mesure que le niveau social augmente“ (de 234 à 263). Dès lors quand 30 % des élèves des collèges les plus favorisés ont juste une maîtrise “élémentaire“ de l’outil numérique, ils sont 50 % dans ce cas dans les collèges les moins favorisés. D'après l'enquête ICILS 2018 (International Computer and Information Literacy Study), précise le service statistique, ces écarts seraient plus marqués “dans le domaine de la littératie numérique et, plus encore, dans celui de la pensée informatique.“
La note ici