Apprentissage : 1 an après leur sortie d'études, des jeunes pas si accrochés à leur branche (DARES)
Paru dans Scolaire, Orientation le lundi 30 octobre 2023.
Six mois après être sortis d’études, les 113 887 jeunes apprentis ayant étudié aux niveaux CAP à BTS sont à 44 % encore en emploi salarié privé dans la même branche ou dans une branche proche, indique la DARES dans un étude sur ces parcours d'insertion.
29 % sont chez le même employeur quand 15 % en ont changé. Si comme le dit le service statistique du Ministère du travail, “l’insertion professionnelle se réalise donc principalement dans la branche de l’apprentissage ou une branche proche“, 16 % des ex-apprentis sont en emploi salarié privé dans une autre branche, 7 % ont un emploi qui ne relève d’aucune convention de branche, c'est à dire en intérim, et 33 % d'entre eux ne sont pas salariés du secteur privé.
Ce que constate la DARES, c'est que les diplômés s’insèrent mieux que les autres, mais surtout “plus souvent dans la même branche ou une branche proche de celle de l’apprentissage“ réalisé, à 48 % contre 30 % pour les non-diplômés, qui eux s'insèrent davantage dans les autres branches ou en interim (26 % versus 23 % pour les diplômés).
En outre, l’ampleur de la mobilité entre branches dépend également du diplôme préparé. Par exemple les emplois occupés par les sortants d’un BP, qui ont un taux d’emploi salarié privé élevé, sont fortement en lien avec la branche de l’apprentissage initial. Cependant, la correspondance entre la branche de l’apprentissage et celle de l’emploi six mois après la sortie d’études varie aussi “nettement selon la branche“ : par exemple 53 % des apprentis issus de la branche “Services de l’automobile” occupent un emploi salarié privé dans la même branche ou dans une branche proche après leur sortie d’études, tandis que seulement 38 % de ceux de la branche “Métallurgie” sont dans ce cas. D'ailleurs, une certaine porosité existe en les branches, et un changement de branche ne signifie pas nécessairement l’exercice d’un métier différent de ceux auxquels l’apprenti a été formé.
Mais que se passe-t-il un an après la sortie d'études ? Selon la DARES, le taux d’emploi salarié privé des apprentis augmente de 5 points par rapport à la situation à six mois. A 43 %, le taux d’emploi salarié privé dans la même branche ou une branche proche de celle de l’apprentissage est quasi stable, mais il “dissimule une certaine mobilité professionnelle des anciens apprentis“ : le taux d’emploi salarié privé chez le même employeur recule (-4 points) quand celui chez un employeur différent augmente (+3 points). Ensuite, 21 % des apprentis sont en emploi salarié privé dans une autre branche (+5 points), une hausse “principalement portée par des apprentis qui n’avaient pas d’emploi salarié privé six mois après leur sortie d’études“ ; 8 % sont en emploi hors convention de branche (+1 point).
Les différences d’emploi entre diplômés et non-diplômés de CAP, baccalauréat professionnel, BP et BTS, se réduisent légèrement par rapport à la situation à six mois (-3 points). Si elles sont stables pour les apprentis dans la même branche ou les branches proches de celle de l’apprentissage et hors convention de branche, elles progressent pour ceux des autres branches, qu'ils soient diplômés (de 16 % à 20 %) ou non-diplômés (de 17 % à 23 %).
Un an après la sortie d’études, estime au final la DARES, même si changer de branche ne signifie pas systématiquement changer de métier, “l’insertion accrue dans ces autres branches, pourrait traduire une difficulté à s’insérer dans les métiers préparés pendant l’apprentissage ou un souhait d’exercer une autre profession.“
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