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Réforme de la voie pro : Carole Grandjean pousse le développement de diplômes à Bac+1

Paru dans Scolaire, Orientation le mercredi 18 octobre 2023.

Pour “faire mieux à la sortie du bac pro“, un des axes développé par le gouvernement dans sa réforme de la voie professionnelle, Carole Grandjean est venue présenter la “spécialisation professionnelle“ à quelque deux cents invités, mercredi 18 octobre à la Maison de la Chimie à Paris.

Pour la ministre déléguée chargée de l’Enseignement et de la Formation professionnels, il s'agit donc de faire valoir le bac+1, solution qui répond selon elle à un double objectif : favoriser l'insertion professionnelle et aider au recrutement des entreprises, là où les métiers sont en tension, là où la France souhaite construire sa réindustrialisation, et là où s'opèrent des transformations (numérique, écologie..) du travail.

Un bac pro abondé d'une année supplémentaire qui s'apparente finalement à un bac en 4 ans, comme il existait auparavant, sachant que pour Carole Grandjean il vise des lycéens “jeunes, très jeunes“ (deux ans de moins qu'il y a dix ans), dont la “spécialisation professionnelle est parfois incomplète“, d'autant que “les exigences économiques évoluent en permanence“ et que “beaucoup de tâches se complexifient“, nécessitant une “montée en compétence“. L'idée est donc de mettre en avant des formations certifiantes, via des dispositifs comme les certificats de qualification professionnels, les titres professionnels proposés par le ministère du travail, des diplômes d'Etat dans les domaines du sport (BPJEPS) ou de la santé (aide-soignant), ou encore la mention complémentaire. Cette dernière, qui concerne actuellement 4 000 élèves, va ainsi être “massivement proposée“ et renommée “certificat de spécialisation“ (Carole Grandjean annonçait en juin au Sénat 20 000 places supplémentaires d'ici à 2026 concernant les formations complémentaires d'initiative locale, FCIL, voir ToutEduc ici).

Pour appuyer la commande, le ministère a demandé au Cereq d'étudier l'insertion des lycéens professionnels, lequel a reconstitué à partir de l’enquête Génération les parcours de 213 500 jeunes. Thomas Couppié, un des auteurs de l'étude, explique l'importance de lutter contre le décrochage, d'autant que plus il est précoce, plus le taux d'emploi 3 ans après sera faible : 28 % des jeunes sont en emploi s'il est intervenu en 2nde professionnelle, 44 % en 1ère pro et 57 % en terminale professionnelle. A l'inverse, le taux d'emploi est de 70 % pour les sortants avec un bac pro. Mieux, l'étude du Cereq indique que les jeunes qui ont complété leur bac pro par un autre diplôme professionnel (mais seuls 28 % le valideraient, ndlr) “en tirent un bénéfice très net en matière d’insertion“ que ce soit en termes de parcours dominé par l'emploi, de salaire mensuel ou encore de qualité d'emploi (CDI). Une certification complémentaire, donc à bac pro+1, qui serait même “presque aussi gratifiante“ que celles des élèves passés par l'enseignement supérieur (taux d'emploi de 83 % en bac+2 vs 80 % en bac +1).

Ainsi, comme de nombreuses études l'ont montré, il s'avère que le niveau de diplôme joue un rôle majeur sur l'insertion dans le monde du travail. Mais alors pourquoi justement ne pas continuer et viser un diplôme de l'enseignement supérieur ? Pour Thomas Couppié, le pari s'avère à la fois “risqué“ et “sous optimal“ car d'un côté, seul 16 % des bacheliers professionnels ont validé un diplôme de l’enseignement supérieur (un BTS pour la majorité), tandis que ceux qui échouent ne seront que 66 % en emploi trois ans après leur sortie d'étude (et 62 % en CDI), contre 80 % avec un bac+1. En revanche, le pari sera “très rémunérateur pour ceux qui réussissent“ (en termes de qualité, de statut, de qualification des emplois obtenus).

“Pour les bacs + 1, c’est à vous de jouer“ a dès lors déclaré Carole Grandjean à l'attention des chefs d'entreprises. Afin de favoriser la coopération entre ces dernières et le lycée professionnel, un “livret“ mettant en lumière huit pistes concrètes de partenariat autour de la formation des enseignants, du bureau des entreprises, des professeurs associés... a ainsi été délivré aux participants, le but étant qu'ils “exprime(nt) leurs intentions de recrutement“, “propose(nt) l’ouverture de spécialités nouvelles", ou encore “contribue(nt) à l’accélération de la transformation de la carte des formations“.

L'évènement a ensuite été l'occasion de discuter entre interlocuteurs de l'Education nationale, de branches professionnelles, de fédérations ou d'entreprises. Ces différents acteurs ont souligné l'importance de la concertation, entre autres dans la mise en place par les professionnels des référentiels (certains comportant désormais les “savoir-être“). Des référentiels qui se mettent en place de plus en plus rapidement, d'autant que les besoins en recrutement en “compétences intermédiaires“ sont très importants dans les secteurs d'activité représentés ce jour-là, nucléaire, automobile ou encore pompes à chaleur. D'où l'importance de l'attractivité de ces métiers, de leur valorisation, et donc de “susciter des vocations pour aller sur ce type de diplôme“.

L'étude du Cereq ici

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