Gabriel Attal demande des sanctions pour 179 élèves ayant troublé la minute de silence en hommage à Dominique Bernard (Assemblée Nationale)
Paru dans Scolaire le mardi 17 octobre 2023.
"Dans la quasi-totalité des cas, ce moment de recueillement, ce moment d'hommage s'est déroulé dans la plus grande dignité et le plus grand respect", indique Gabriel Attal. Le ministre de l'Education nationale répondait, ce 17 octobre à une question de la députée Nadia Hai sur la minute de silence observée hier 16 octobre après l'assassinat d'un enseignant, Dominique Bernard. Mais 179 élèves ont choisi "de perturber ce recueillement, de provoquer l'école et d'insulter la mémoire de nos professeurs (...). Ce sont 179 saisines du procureur de la République qui partent ce jour pour engager des poursuites contre ces élèves. 179 procédures disciplinaires partent également et pour les cas les plus graves, plusieurs dizaines d'entre eux qui relèvent de l'apologie du terrorisme, (il) ordonne ce jour l'exclusion de ces élèves dans l'attente des procédures disciplinaires qui se tiendront".
Le ministre a par ailleurs réuni, ce jour, les organisations syndicales représentatives et leur a indiqué qu'il veut trouver l’équilibre entre une meilleure sécurité des personnels et des élèves et le fait que les établissements scolaires ne ressemblent pas à des prisons", selon le SNALC qui a participé à cette réunion "sur les thèmes de la sécurisation des établissements, de la protection des personnels et du suivi des situations", indique dans un communiqué le syndicat des lycées et collèges. "Le ministre réunira demain les associations des collectivités locales."
Il leur a indiqué, selon le SNALC que "des signalements avaient été faits par les personnels de l’Éducation nationale sur la fratrie du meurtrier", ce qui pose le problème de leur suivi. Toujours selon le SNALC, il a reconnu "la nécessité que la voix des personnels puisse être prise en compte dans le diagnostic sécurité", ce qui n'avait pas été le cas à Arras s'agissant du parvis devant l’établissement. Il a de plus rappelé "que le niveau 'urgence attentats' était resté 4 mois en vigueur après l’assassinat de Samuel Paty".
A propos des diagnostics de sécurité qui doivent être réalisés, le Syndicat des lycées et collège estime "qu’aucun individu extérieur ne doit pouvoir s’introduire sans être identifié en toute sécurité par un personnel" et "faire l’objet d’un contrôle selon des modalités garantissant qu’elle ne s’introduit pas avec un objet dangereux", ce qui suppose de "faire évoluer la législation sur la question de la fouille des sacs" en cas de doute sérieux. Pour l'organisation syndicale, les collectivités doivent réaliser "ce qui est demandé par la communauté éducative de chaque établissement pour sa sécurité (tourniquets, parking sécurisé, …)". Elle pose aussi "la question de la gestion des parents dans le premier degré, et de leur présence de plus en plus pesante".
Le syndicat estime que "pas grand-chose" n'a changé depuis 3 ans (et l'assassinat de Samuel Paty). "Certaines sécurisations ont pu être faites par certaines collectivités, mais il n’y a pas eu de réelle évolution à l’échelle nationale." Il laisse entendre que tous les établissements n'ont pas respecté la consigne de banaliser deux heures le matin pour permettre aux enseignants de dialoguer entre eux avant de rencontrer leurs élèves.