Cyberharcèlement : 30 % des jeunes auteurs disent avoir réitéré leur comportement (e-Enfance, Caisse d'Epargne)
Paru dans Scolaire le mardi 17 octobre 2023.
70 % des parents déclarent “ne pas avoir l’impression de contrôler les usages de leurs enfants sur les réseaux sociaux“. C'est ce que révèlent mardi 18 octobre les résultats de la 3ème étude annuelle sur le cyberharcèlement menée en ligne sur 1 200 binômes parents - enfants (de 8 à 18 ans scolarisés) par la Caisse d'Epargne et l'association e-Enfance/3018.
Déjà, elle montre que la fréquentation des réseaux sociaux chez les jeunes sondés est en forte hausse par rapport à 2022 : 96 % des lycéens y sont inscrits (contre 91 % en 2021), tout comme 93 % des collégiens (72 % en 2021) et 67 % des enfants de primaire de 8 à 10 ans (27 % se déclaraient usagers il y a deux ans). Une augmentation de la présence sur les réseaux sociaux qui s'accompagne d'une forte confrontation au cyberharcèlement pour les familles, le phénomène ayant touché 15 % des enfants de 8 à 10 ans en primaire, 25 % des collègiens et même 27 % des lycéens.
Chez les victimes, les conséquences peuvent être lourdes question santé physique et mentale. 52 % d'entre elles ont ainsi été “perturbées par des insomnies, des troubles de l’appétit ou ont ressenti du désespoir“, 51 % ont “rencontré des difficultés dans leur scolarité“, 32 % “failli tomber dans des comportements d’addiction“, tandis que 31 % “reconnaissent même avoir pensé au suicide“.
Plus encore, l'étude indique que 27 % des jeunes interrogés “déclarent avoir été témoins de cyberharcèlement“ et 6 % “admettent en avoir été l’auteur“ (soit 72 élèves sur les 1 200 de l'échantillon). Les motivations qui les conduisent à cyberharceler sont la “distraction“ (47 % le font pour rire), la “vengeance“ (10 %) ou encore la “volonté d’appartenir à un groupe“ (53 %, dont 29 % pour qui il s'agit de “faire comme les autres“ et 24 % de “se faire accepter“). Suite à quoi 87 % des enfants auteurs de cyberharcèlement déclarent avoir compris la portée de leur action, alors que 30 % indiquent récidiver.
Au final, neuf parents sur dix interrogés attendent de l’aide ou de l’information en la matière, et ils sont tout autant à souhaiter le renfort des sanctions, une forte sensibilisation des jeunes ainsi que la formation des adultes aux actions à mener pour lutter contre le cyberharcèlement.
L'infographie de l'étude ici