Attentat d'Arras : Les réactions des organisations syndicales, des fédérations de parents d'élèves et de l'Education populaire
Paru dans Scolaire le mardi 17 octobre 2023.
Emmanuel Macron et Gabriel Attal ont donné le ton des réactions à l'attentat qui a provoqué la mort d'un enseignant à Arras. Pour le ministre de l'Education nationale, "la condamnation doit être unanime. L’école ne cèdera rien (...). L’école doit toujours rester un sanctuaire. La peur n’a pas place à l’école (...). Nous sommes dans l’heure du deuil. Nous sommes dans l’heure de l’émotion. L’école se souviendra longtemps de ce serviteur tombé pour elle en ce 13 octobre 2023. L’école se souviendra longtemps de ce 13 octobre 2023 comme d’un jour de deuil. Notre responsabilité, c’est que l’école se souvienne aussi de ce 13 octobre 2023 comme d’un jour de mobilisation générale (...)."
Au-delà de la dénonciation, unanime, de "cet acte odieux" (Société des agrégés) et de l'hommage au courage de "l’équipe pédagogique qui, au péril de sa vie, a protégé les élèves" (PEEP), deux thèmes sont recurrents. D'une part, "l’École doit rester un lieu protégé de toute violence et de tout obscurantisme" (CGT Éduc’action), "notre École et ses personnels sont des cibles régulières de menaces de mort et d’appels au meurtre : ils doivent être plus que jamais concrètement protégés et réellement défendus" (SNALC).
De plus, "tout doit être mis en œuvre pour que les mots de douleur, d’angoisse et les questions trouvent un espace d’écoute et d’accompagnement dans l’ensemble des écoles et établissements" (SE-Unsa). Avant que le ministre ne banalise deux heures ce matin pour que les personnels puissent échanger, les organisations syndicales demandaient que ce temps leur soit accordé, lorsqu'elles ne demandaient pas "à tous les personnels de débrayer dès la première heure de cours lundi matin" afin de "se rassembler".
"Attention aux réformes précipitées qui ne répondraient pas aux besoins de notre École", prévient la CFDT qui appelle à "mettre en place des solutions de prévention dans les établissements scolaires qui associent l’ensemble des politiques publiques également". Il s'agit d' "assurer la protection indispensable aux agents publics dans l’exercice de leurs missions".
Pour la FSU, "l’école est devenue une cible pour ce qu’elle représente : un lieu d’émancipation par les savoirs, permettant à chaque élève d’entrevoir une porte, un avenir quel que soit son milieu d’origine. Cette idée est insupportable à celles et ceux qui sèment la terreur au nom de l’obscurantisme. Mais nous continuerons de porter cette idée d’une école émancipatrice pour toutes et tous".
Pour sa part, le SGEC (secrétariat général de l'enseignement catholique) annonce qu'il s'associera "au temps d’hommage et de recueillement qui se déroulera (à 14h) dans tous les établissements de France et comprendra une minute de silence" et invite les établissements "à associer à cet hommage républicain, un temps de prière", parfois une messe selon le SNEP (le syndicat UNSA de l'enseignement privé) pour qui une telle initiative allait à l'encontre du contrat passé avec l'Etat. Il ajoute que certains établissements auraient refusé la banalisation des deux premières heures de la matinée. Comme d'autres organisations syndicales, le SNEP demande quelles mesures de protection sont prévues alors que les enseignants peuvent être considérés comme des cibles dans la mesure où ils incarnent l'autorité.
Les CEMEA, après avoir affirmé que "la sécurité est la première des nécessités vitales qu’une société doit garantir à toutes et à tous" et que l'Ecole et "tous les lieux éducatifs, doivent absolument être des espaces hors menaces", comprennent "le désir de garantir la sécurité dans les espaces publics et notamment dans des lieux d'enseignement". Le mouvement d'éducation populaire ajoute que "la priorité doit avant tout être d'investir dans des dispositifs de prévention et de formation des personnels et surtout "qu’il devient urgent (...) d’opérer une révolution du système éducatif français afin de passer d’une logique de concurrence à une logique de coopération".
Enfin, la FCPE "demande à ce que les images et vidéos violentes qui circulent sur les réseaux sociaux soient immédiatement modérées. Les enfants et les jeunes doivent absolument en être préservés."