Les enseignants du 2nd degré bien moins satisfaits de leur travail que l'ensemble des français (DEPP)
Paru dans Scolaire le mardi 10 octobre 2023.
Les enseignants du 2nd degré ne sont en moyenne pas très satisfaits de leur travail. Interrogés par la DEPP via le baromètre consacré au bien-être professionnel, les 24 000 répondants exerçant dans 5 000 établissements de l’enseignement public et privé sous contrat donnent une note moyenne de 5,9 sur 10, moins que leurs homologues du 1er degré (6,1) et que l'ensemble des personnels de l'éducation nationale (6).
Surtout, calcule le service statistique du ministère de l'Education nationale, ce niveau est “sensiblement inférieur à la moyenne de celui de l’ensemble des Français en emploi de niveau bac + 3 ou plus“, qui attribuent une note de 7,3 à leur satisfaction au travail.
Plus précisément, on remarquera que les enseignants du second degré sont 17,6 % à rapporter des niveaux de satisfaction très faibles (caractérisés par des notes comprises entre 0 et 3), contre 2,5 % de la population générale. A contrario, ils ne sont que 25,3 % chez les enquêtés à attribuer une note comprise entre 8 et 10, un chiffre qui double pour l'ensemble des Français (49,8 %).
Pour expliquer et détailler ces niveaux de satisfaction, la DEPP indique s'appuyer sur les leviers du bien-être au travail identifiés par la recherche en sciences sociales, qu'ils soient d'ordre organisationnel (autonomie, nature et qualité des interactions sociales professionnelles, perspectives de progression et d’évolution, équilibre entre vie privée et vie professionnelle, sens donné au travail) ou plus conventionnel (rémunération, conditions matérielles de travail).
Ainsi se confirme la tendance d'une “dégradation de la satisfaction professionnelle des enseignants au fur et à mesure que l’ancienneté augmente“, avec par exemple un écart particulièrement conséquent pour les indices de soutien social et de sens donné au travail (pour ce dernier, on passerait d'une moyenne de +79 avec un an d’ancienneté, à +40 de deux à 5 ans d'expérience et même -9 après 15 ans). D'autres caractéristiques comme le statut (titulaires ou non), le secteur d'enseignement (public ou privé), le type d'établissement ou encore le genre font nettement différer les valeurs moyennes des indices du bien-être au travail.
En outre, constate la DEPP, certains facteurs sont plus associés à la satisfaction professionnelle en raison du niveau même de satisfaction affichée par les enseignants. Ainsi, l’indice du “sens donné au travail“ vaut en moyenne +63 chez les enseignants les plus satisfaits de leur travail, tandis qu'il descend à -84 chez les enseignants les moins satisfaits. D'importants écarts se retrouvent également dans les indices d' “équilibre vie privée/ vie professionnelle“, de “respect“ ou encore de “confiance“, tandis qu'à l'inverse la “collaboration“, le “besoin de formation professionnelle“ ou l' “environnement de travail“ ont une valeur moyenne assez proche quel que soit le degré de satisfaction professionnelle des enseignants, le lien semblant dès lors “moins net“.
Est également soulignée l’importance de la qualité des rapports hiérarchiques, au travers des réponses formulées en termes de respect et de confiance par les enseignants du 2nd degré. En moyenne, ils sont 46 % à se sentir tout à fait respectés par leur hiérarchie, 52 % par les élèves, 34 % par les parents d'élèves et 75 % par leurs collègues. Ils évaluent la confiance que leur accorde leur chef d'établissement à 7,4 sur 10, l'inspecteur.rice à 6,8 et celle accordée par le ministre à... 2,3 sur 10.
Questionnés sur les trois domaines d’amélioration qu'ils jugent prioritaires, les enseignants ayant une satisfaction professionnelle “inférieure“ à celle de l’ensemble des enseignants du second degré citent les dispositifs de sortie du métier, la santé au travail, le temps de travail et la charge de travail. Une vision en décalage avec les enseignants qui ont une satisfaction “supérieure“, faisant ressortir comme principaux leviers potentiels de satisfaction professionnelle l'importance de l’accompagnement en début de carrière ou à la prise de poste, la préparation au métier, la formation professionnelle ou bien le temps de concertation.
La note ici