C. Grandjean s'engage à mener une réflexion sur les évaluations de seconde dans les LP (SNETAA)
Paru dans Scolaire, Orientation le vendredi 06 octobre 2023.
La ministre en charge de l'enseignement professionnel "a semblé tendre la main aux PLP par un échange constructif" estime le SNETAA qui a rencontré Carole Grandjean. Celle-ci a en effet "lancé une série de consultations pour faire un point de rentrée" et le syndicat FO des professeurs de lycée professionnel s’est rendu à cette audience hier jeudi 5 octobre pour renouer un dialogue jusque là difficile. La ministre s'est engagée sur deux points. Elle demandera aux recteurs de conduire dans chaque académie des "discussions spécifiques" sur les conditions de la rentrée.
Elle va également leur demander de permettre que les "évaluations nationales" soient considérées comme des "tests de positionnement". Ces tests, que chaque établissement avait l'habitude d'utiliser pour repérer les difficultés de certains élèves, mettre en place des groupes de remise à niveau, ont été remplacés par les "évaluations nationales" qui sont les mêmes pour tous les élèves de seconde, générale et technologique ou professionnelle et 1ère année de CAP. "Ils ne nous apprennent rien sur nos élèves, sinon qu'ils sont faibles, ce que nous savions déjà, ils nous prennent beaucoup de temps et ils ne servent qu'à nourrir les statistiques du ministère", commente Pascal Vivier, le secrétaire général du syndicat interrogé par ToutEduc. De plus, les items ne peuvent pas être les mêmes dans une section hôtellerie, pour laquelle il y a une sélection, et d'autres comme "commerce - vente", où le niveau est beaucoup plus faible. Le SNETAA demande qu'une réflexion soit ouverte pour l'an prochain.
L'organisation syndicale a également fait part à la ministre du sentiment de morosité qui s’installe chez les PLP, menacés par l'annonce de la fermeture de 15 % des formations : "le préalable à toute transformation de la carte des formations doit passer par la création de nouveaux diplômes dans les métiers d’avenir." Elle ajoute que manquent en moyenne un à deux professeurs par lycée professionnel. "C’est vrai pour les professeurs de biotechnologies (métiers du soin, PSE), des chauffeurs routiers ou des couvreurs, mais également des professeurs d’enseignement général, d’abord en mathématiques, mais aussi en français ou en langues." Elle "réclame que la DGRH fasse un état des lieux exhaustif sur les difficultés liées au manque de personnels ; certains établissements n’ont plus que la grève pour faire connaître leurs situations dramatiques à plus d’un mois de la rentrée."
Quant aux "bureaux des entreprises", là aussi, "les LP sont loin d’avoir fait le plein" tandis que "des professeurs-DDFPT (précédemment chefs de travaux) se sont vus mis à l’écart et expriment leur désarroi face au flou dans le partage des missions".
Le SNETAA demande aussi que "les lycées professionnels se mobilisent pour corriger les erreurs d’orientation d’élèves de fin de troisième (...) qui expriment leur désarroi, leur démotivation et leur ressentiment quant aux résultats d’AFFELNET".