Il faut aller plus loin pour lutter contre les violences sexuelles et l'inceste (Défense des enfants International)
Paru dans Petite enfance, Scolaire, Périscolaire, Justice le mercredi 04 octobre 2023.
Il faut “que soit réitéré publiquement l'interdit de l'inceste, (et) plus généralement des violences sexuelles“ font savoir les co-présidents de l'association DEI-France (Défense des enfants International) dans un courrier envoyé à la secrétaire d'Etat à l'enfance le 1er octobre.
Ils estiment en effet que “la frilosité n'est pas de mise“ alors que trop d'enfants voire d'adultes vivent encore “sous l'emprise, la honte ou la crainte de ce que leur révélation va déclencher“, et ils saluent l'appel à libérer la parole des victimes qu'engendrera le lancement de la future campagne médiatique de sensibilisation en la matière.
Seulement, l'enjeu véritable doit être “d'empêcher que de nouveaux enfants ne soient victimes“, c'est pourquoi “la mobilisation actuelle doit viser à réduire drastiquement le nombre de passages à l'acte“, celle-ci devant dès lors insister sur “l'impact destructeur de ces actes (qui) subsiste encore, plusieurs décennies après“, des conséquences “impossible(s)“ à banaliser.
Pour que le message soit efficace, les personnes concernées doivent ainsi avoir le “sentiment que cette parole soit entendue, décryptée, bien analysée et débouchera sur des réponses appropriées à la situation de chacun.“ Or, “faute de moyens humains et financiers dédiés à hauteur des besoins révélés“, les services de protection de l'enfance sont aujourd'hui “en grande souffrance pour prendre en charge ces situations, comme en amont les services de police et de justice.“
Liliane Huguet et Alain Cornec souhaitent de plus “rappeler que la loi impose la protection de la personne en péril, spécialement quand c'est un enfant, et que cela prime sur les obligations de confidentialité“, alors que de nombreuses situations “sont connues de tierces personnes, voire de professionnels ou d'agents de l'Etat qui se retranchent alors derrière le respect de la vie privée et la confidentialité des informations qu'elles détiennent.“
Ils font d'ailleurs valoir que “les personnes, même tenues au secret professionnel, qui s'efforcent de faire cesser les agressions sexuelles sur mineur de 15 ans, ne sont susceptibles d'aucune sanction pénale, civile ou disciplinaire pour avoir parlé“ et que les autorités publiques fonctionnaires ou agents de l'état “doivent informer sans délai le procureur de la République“, risquant sinon “une condamnation cinq fois plus lourde qu'en violant le secret professionnel“.
Le site de DEI-France ici