Quelle lecture pour les jeunes des quartiers populaires ? (AFEV)
Paru dans Scolaire le mercredi 27 septembre 2023.
“Les inégalités sociales se reflètent clairement dans les pratiques de lecture“, estime l'AFEV en conclusion de son enquête menée cet été avec l'UNAF (Union nationale des associations familiales) auprès de plus de 700 jeunes, dont une centaine de NEETs ayant réalisé une prépa apprentissage au sein de l'association.
A l'occasion de la 16ème Journée du refus de l'échec scolaire organisée mercredi 27 septembre, l'Afev (Association de la fondation étudiante pour la ville), qui lutte contre les inégalités sociales et éducatives, constate que “les jeunes de quartiers populaires apprécient la lecture, mais dans une moindre mesure que les autres jeunes“. Si en effet 75 % des jeunes en éducation populaire déclarent aimer lire, cela reste inférieur de 9 points aux résultats de la dernière enquête du CNL (voir ToutEduc ici).
“Raconter des histoires avant le coucher ou d'avoir des livres à la maison favorise la lecture, mais cette pratique est moins courante au sein des familles moins favorisées“, considère ainsi l'association, en premier lieu en raison du “schéma parental“ : 65 % des jeunes issus de familles dont les familles ne lisent pas aiment la lecture, contre 84 % pour ceux issus de familles qui lisent souvent. A cela s'ajoute que “les difficultés scolaires ont un impact direct sur le rapport à la lecture“, avec 82 % des élèves sans difficultés scolaires qui apprécient la lecture, contre seulement 44 % des élèves en difficulté.
Pour les jeunes interrogés, d'autres activités passent avant la lecture : ils préfèrent les loisirs en plein air, internet, les réseaux sociaux, la musique, le sport ou encore la télévision... et placent seulement la lecture en 7ème position. Ils ont un “goût marqué“ pour les romans, les mangas et les BD, lisent par plaisir et pour se divertir, mais aussi chez 56 % d'entre eux pour apprendre et découvrir. En revanche, avec plus de 6 jeunes sur 10 qui fréquentant une bibliothèque ou un CDI, les jeunes des quartiers populaires sont par ailleurs des visiteurs “aussi fréquents que les jeunes des autres quartiers“.
Cependant, deux tiers des jeunes sondés déclarent ne pas lire souvent, et la moitié passent moins de 30 minutes à lire par jour sur leur temps libre, bien que 44 % d’entre eux aimeraient lire plus. A ce titre, le manque d’argent (21 %) et le manque de temps (16 %) sont les deux raisons principalement citées, ce qui met en évidence “le besoin urgent de prendre des mesures pour encourager la lecture chez les jeunes des quartiers populaires“.
L'étude ici