La rentrée s'est “techniquement“ bien passée, estime Edouard Geffray (Assemblée nationale)
Paru dans Scolaire le mercredi 20 septembre 2023.
Interrogé mercredi 20 septembre par les députés de la Commission des affaires culturelles de l'Assemblée nationale sur la rentrée scolaire, Edouard Geffray a estimé qu'elle s'était “techniquement bien passée“ concernant le nombre de professeurs manquants dans les classes en France, chiffré à 200 par le ministre de l'Education mais que plusieurs organisations syndicales contestent.
Avec “moins de tensions au niveau RH“, le DGESCO (directeur général de l'enseignement scolaire) considère que la situation est donc “parfaitement rétablie“ par rapport à l'an dernier. Peu importe que le rendement aux concours ne soient pas à 100 %, les places vacantes “ont vocation à être pourvues par des contractuels, c'est ce qui fait qu'on a aujourd'hui au sens ‘budgétaire‘ peu de postes non pourvus“, poursuit Edouard Geffray. De plus, les 100 000 naissances en moins par an sur les 5 dernières années lui font dire que des milliers de postes auraient pu être supprimés dans le 1er degré, qu'ils ne l'aient pas été améliore donc le taux d'encadrement (dédoublements et plafonnement du nombre d'élèves, ndlr).
Par contre, la situation se veut “critique“ en ce qui concerne la médecine scolaire, pour laquelle il y aurait “très probablement un effort à faire“. Edouard Geffray indique que c'est le “débat en loi de finance par la représentation nationale“ qui devra trancher sur le nombre de ces professionnels. Il explique que les chiffres ne sont pas en baisse concernant les assistantes sociales ou les infirmières (20 et 50 postes créés), mais que ce sont surtout les postes de médecins qui, comme pour la médecine de ville, ne trouvent pas preneurs malgré des revalorisations depuis deux ans.
Le DGESCO indique par ailleurs qu'un “travail de recension“ est en cours concernant les classes et lycées susceptibles de participer au SNU, que la carte de l'éducation prioritaire sera révisée pour le 1er septembre 2025, ou encore que le Conseil supérieur des programmes (CSP) est en train de construire pour la rentrée prochaine un référentiel commun concernant l'éducation à la sexualité. Du "Pacte enseignant", il a des “retours positifs“, notamment sur les sessions de soutien et d'approfondissement en 6ème, qui pour la première fois crée de l'inter-degré autour de l'élève, “un des éléments appréciés par les PE“.
Côté collège, Gabriel Attal a “demandé de travailler sur l'ensemble de la procédure d'affectation et d'orientation des élèves pour qu'elle soit plus fluide et permette de maintenir les élèves en activité jusqu'à la fin de l'année scolaire“, ce qui pourrait amener à décaler les conseils de classe. La réforme du lycée, elle, “s'est traduite par la fin d'une forme de sociologie des filières“, souligne encore Edouard Geffray qui constate désormais “une forte concordance entre les choix de spécialités et les choix d'orientation“. Cependant, ajoute-t-il, “ce qu'il va falloir regarder dans le temps, c'est si on a une amélioration des résultats dans les études supérieures“.
Surtout, Edouard Geffray fait valoir une certaine réussite du travail engagé sur les “savoirs fondamentaux“, au travers des résultats aux évaluations nationales ou internationales (Cedre, Pirls), autant d'éléments de mesure “qui pour la première fois depuis longtemps nous donnent des raisons de sourire“ (voir pourtant la "note d'alerte du CSEN ici). Une “progression du niveau des élèves français“ à mettre en rapport avec les plans Maths et Français, une formation dont 54 % des professeurs des écoles ont pu bénéficier, notamment à Mayotte. Si les résultats en lecture restent dans l'archipel “très en deçà de la moyenne nationale“, en 2 ans le taux d'élèves entrés dans la lecture à mi-cp serait passé de 30 à 50 %. Ainsi, “associée à des conditions d'apprentissage renforcées, notamment en éducation prioritaire, la pédagogie permet de dépasser un certain nombre d'inégalités sociales ou territoriales“, assure le numéro 2 du ministère de l'Education. Il souligne plus globalement la “réduction de l'écart“ entre élèves provenant de REP+ et ceux hors EP en CP, CE1 et 6ème dans les évaluations nationales, avouant tout de même ne pas être “encore à la maille que l'on voudrait“.
Enfin, l'accent a été mis sur le CNR dont les 3 300 projets “touchent plus d'un million d'élèves“. Ils concernent “beaucoup d'équipes de terrain qui ont des besoins très spécifiques, qui rêvent de monter des projets et qui depuis des années étaient obligées de faire ça avec des bouts de ficelle“.
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