Mathématiques et évaluation de 6ème : aucune amélioration en 3 ans, le CSEN demande "une action énergique" et urgente
Paru dans Scolaire le lundi 18 septembre 2023.
"Les données collectées (dans le cadre des évaluations nationales) en début de 6e en septembre 2020, 2021, et 2022 sont pratiquement superposables", soulignent dans une "note d'alerte" titrée "une inquiétante mécompréhension des nombres et surtout des fractions à l'entrée en sixième" Stanislas Dehaene et les membres du groupe de travail "Évaluations et interventions" du CSEN (Conseil scientifique de l'Education nationale). "Seule la moitié des élèves trouve la bonne réponse à la question 'combien y a-t-il de quarts d’heures dans ¾ d’heure ?' (...) Beaucoup d’élèves pensent que 0,8 + 1 fait 0,9 (...) ou encore que 0,9 + 1 fait 1".
Le président du CSEN et ses co-auteurs ajoutent que "le taux d’erreurs diminue entre la 6e, la 4e et la 2nde générale, mais reste trop élevé (...), les élèves de lycée pro ont des performances proches des élèves de sixième (...). Pour bon nombre d’élèves, les nombres décimaux et surtout les fractions n’ont aucun sens". Sans évoquer les mesures mises en place à sa demande (formations en constellations, communication sur la méthode de Singapour et évaluations de CP et CE1 qui invitent les enseignants à mettre l'accent sur l'acquisition des compétences "fortement prédictives de la réussite ultérieure", ndlr), le CSEN "suggère que des actions beaucoup plus vigoureuses doivent être entreprises pour mieux enseigner les nombres et les fractions au primaire“.
Il recommande d' "introduire les concepts mathématiques plus tôt (...) : les mots 'moitié' et 'quart' doivent être connus dès le CP (...). Un carré peut se décomposer en 2 rectangles, 4 carrés, ou encore 2, 4 ou 8 triangles semblables (...). Un mètre ruban ou un double-décimètre introduisent les entiers et les décimaux de façon naturelle et intuitive – jamais un élève ne se tromperait sur la position d’un demi centimètre s’il les utilisait régulièrement !" Le CSEN va plus loin, il "propose que les élèves du premier et du second degré pratiquent le placement de toutes sortes de nombres sur la ligne numérique afin de les aider à comprendre les quantités en jeu (...)."
La "note d'alerte" ici