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Pacte : 30 % des établissements où aucune "brique" n'a été signée (SNPDEN)

Paru dans Scolaire le mercredi 13 septembre 2023.

Dans 30 % des collèges et lycées, aucun enseignant n'avait, à la fin de la semaine de rentrée, signé la moindre "brique" du Pacte, indique le SNPDEN. Proviseur du lycée Buffon à Paris, Bruno Bobkiewicz a "cinquante briques" à répartir entre une centaine d'enseignants, une seule a été signée. Secrétaire général du syndicat UNSA des personnels de direction, il précise qu'en moyenne, les collèges ont "absorbé" un quart des briques mises à disposition des établissements, les lycées d'enseignement général et technologique 15 %, les lycées professionnels 28 %. Seuls 15 % des établissements ont "absorbé" 50 % ou plus des "briques" que les académies leur ont octroyées, dans 3 % des établissements, toutes les briques ont été signées.

Toujours selon les 2 750 personnels de direction qui ont répondu à la traditionnelle enquête de rentrée du SNPDEN, le dispositif aurait davantage de succès auprès des enseignants du 1er degré. Un tiers des collèges savent déjà qu'ils auront au moins un intervenant sur le dispositif "devoirs faits" en 6ème, et plus de 6 sur 10 qu'ils auront au moins un professeur des écoles pour le "soutien et approfondissement" en 6ème.

Au total, pour le SNPDEN, le bilan, même s'il est appelé à évoluer, n'est "pas terrible", les enseignants ayant développé "une allergie collective" à ce dispositif "mal né" et "mal nommé" puisque présenté comme un élément de revalorisation des rémunérations. De plus, dans les lycées, les possibilités de remplacer un collègue pour une absence de courte durée sont très limitées, les enseignements de spécialité étant souvent organisés "en barrettes", aux mêmes heures.

Le ministère met actuellement la pression sur les remplacements de courte durée, mais, contrairement à ce qu'affirment parfois les académies, aucun texte ne prévoit que cette première brique soit obligatoire. Autre difficulté en ce qui concerne ces remplacements, un enseignant ne peut pas se remplacer lui-même dans le cadre du Pacte : la brique "remplacements de courte durée" ne prévoit pas qu'un enseignant qui s'est absenté un jour, par exemple, pour participer à une formation et dont les élèves ont donc perdu des heures de cours, rattrape ces heures le lendemain ou la semaine suivante.. Le ministère aurait pour principale préoccupation d'éviter "les trous" dans les emplois du temps des élèves. Même si au total ils ont toutes les heures prévues, les familles sont davantage sensibles à une absence non immédiatement remplacée. Il préfère donc qu'un professeur de mathématiques remplace un collègue d'anglais, ce qui est pourtant contraire à la culture enseignante et explique les réticences à signer cette brique du pacte. Et au-delà, demande Bruno Bobkiewicz, comment peut-on garantir que fonctionnera à 100 % un dispositif fondé sur le volontariat ? L'organisation syndicale prévient, en aucun cas les personnels de direction ne pourront être tenus pour responsables du nombre de "briques" signées dans leur établissement, notamment lors de leurs évaluations.

SUD Education aurait pour sa part reçu des signalements “de pressions hiérarchiques pour signer le Pacte“. Il considère pourtant que "le pacte, “perçu comme une insulte du ministère qui sous-entend que les enseignant·es, CPE et PsyEn ne travaillent pas assez“, se trouve en cette rentrée “bien loin de l’objectif qu’il s’était fixé de 30 % d’enseignant·es pacté·es“. L'organisation syndicale trouve en effet “révoltant“ le “chantage aux missions supplémentaires“ ainsi que le "travailler plus pour gagner plus” qu'implique le dispositif.

Le SE-UNSA constate que "la liste de tout ce qui pourrait entrer dans un pacte semble vouloir s’allonger encore et encore". Le syndicat des enseignants interroge : "Dans quel métier la reconnaissance, le rattrapage salarial vis-à-vis de l’inflation et l’amélioration des conditions de travail passent par un pacte avec un employeur, et surtout d’un 'travailler plus pour gagner plus' ?"

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