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Parcoursup : Un “label“ qualité sera créé pour réguler l'enseignement supérieur privé

Paru dans Scolaire, Orientation le vendredi 08 septembre 2023.

La création d'un “label de qualité“ est probablement l'élément d'annonce majeur à retenir de la conférence de presse de rentrée qu'a tenue Sylvie Retailleau ce vendredi 8 septembre.

Destiné à opérer une forme de contrôle des établissements privés du supérieur, selon la ministre ce futur label renvoie à la “nécessité de renforcement du rôle de l'Etat“ dans un marché non règlementé, alors que de nombreux jeunes se sont plaints, notamment auprès de la médiatrice de l'Education nationale, de pratiques trompeuses sur les tarifs appliqués et les diplômes décernés.

Ce label, qui vise les familles et leurs enfants, ne sera pas obligatoire et ce seront au contraire les établissements qui devront en faire la demande et le financer. Présent à terme sur Parcoursup, il doit fournir un cadre, permettre de gagner en “lisibilité“ en prenant par exemple en compte le temps consacré à l'accompagnement de l'étudiant et à la construction de son projet professionnel, la transparence sur les conditions d'admission, la stabilité de la gouvernance de l'établissement...

Un autre point auquel renvoie le fonctionnement de Parcoursup se situe dans la décision de déplacer les épreuves de spécialités du baccalauréat en juin, un choix que la ministre assure avoir pris avec Gabriel Attal. Passer ces épreuves en mars “permettait d'objectiver mieux le dossier Parcoursup et d'avoir une vision nationale“, concède-t-elle, ce qui “limitait l'effet du lycée d'origine“. C'est pourquoi fin septembre seront proposées des “données supplémentaires“ à destination des enseignants du supérieur en charge de sélectionner les candidats. En revanche, précise-t-elle, “le calendrier global ne changera pas“.

La question de l'avenir des jeunes dans l'enseignement supérieur souligne l'importance de la fluidité du parcours et de la conception du projet professionnel, or pour Sylvie Retailleau l'orientation et l'accompagnement sont à améliorer “dès le collège“ car selon elle “nous n'avons pas encore gagné la bataille pour une orientation réussie“ au 1er cycle universitaire. En effet, 78,4 % des bacheliers de 2022 ont poursuivi des études dans l’enseignement supérieur, mais si le taux est de 92,6 % pour les bacheliers généraux, il n'est que de 45,9 % pour les bacheliers professionnels. Quant au taux de passage des néo-bacheliers entre la L1 et la L2, il s’améliore depuis 2017 (à 41 %) mais reste sous la barre des un élève sur deux (47,8 % en 2020-2021).

Alors que plus de 1 200 postes étaient encore cette année non pourvus suite au concours de recrutement externe de professeur des écoles (PE), et que les effectifs d'élèves inscrits en Inpsé ont lourdement diminué l'an dernier (voir ToutEduc ici), Sylvie Retailleau, “inquiète“ par rapport au manque d'attractivité de la profession, indique à ToutEduc qu'elle réfléchit avec son homologue de l'EN à la façon de faire évoluer la formation.

Dans la lignée des propos du président, elle explique vouloir “s'appuyer sur l'expérience de ces parcours préparatoire au professorat des écoles“ (PPPE), créés en 2021 “avec une proposition après le bac d'un parcours professionnel où on va retrouver des fondamentaux forts dont ont besoin tous les PE, mais aussi dès le début un apprentissage de la pédagogie, de faire découvrir le métier, leur apprendre comment on apprend à des enfants, mais aussi les disciplines du spectre large dont ils ont besoin“. Le dossier de presse du ministère de l'enseignement supérieur évoque de son côté une “reprise de la formation au professorat des écoles pour la repenser dans un continuum de formation de la 1re année de licence jusqu’au master 2“.

Par ailleurs, le cadre d'exercice des 12 000 professeurs enseignants du secondaire, agrégés et certifiés affectés dans le supérieur sera “rénové“ en 2023-2024, avec un référentiel d’activités comparable et “systématisé“ par rapport à celui des enseignants-chercheurs pour les activités de formation, la revalorisation de la prime d’Enseignement Supérieur et le doublement du plafond de celle pour responsabilité pédagogique, ou encore le bénéfice de l’augmentation des possibilités de promotion annoncé par le ministère de l’Éducation nationale en juin dernier.

Enfin, face au “besoin d'adapter les formations aux besoins de la société“ (réindustrialisation, décarbonation, transition numérique) la ministre a également fait savoir que seront créées 20 000 places concernant les “nouveaux enjeux“ mis en avant par le président de la république dans le cadre de France 2030.

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