L'école se dégrade et les parents sont demandeurs d'autorité (IFOP pour SOS éducation)
Paru dans Scolaire le lundi 04 septembre 2023.
Seuls 43 % des parents d'élèves ont une bonne opinion de Gabriel Attal. L'IFOP qui publie cette enquête réalisée pour SOS Education souligne que J-M Blanquer avait lui-aussi 43 % d'opinions favorables à la rentrée 2019 et que la popularité de Pap Ndiaye était tombée à 32 % à la fin de son mandat. L'institut de sondage, qui a interrogé 1004 parents, note que l’impopularité du nouveau ministre "est particulièrement forte" dans les milieux populaires, chez les sympathisants de LFI et chez les sympathisants RN.
Les parents à près de 70 % ne pensent pas que le ministre pourra résoudre les problèmes de violence, ni s'attaquer à la baisse du niveau, ni au mal-être des enseignants ou (à 63 %) aux inégalités des chances en fonction de l'origine sociale.
Ils sont de moins en moins "satisfaits du niveau d'enseignement". Pour la maternelle, le taux de satisfaction est passé depuis 2019 de 89 % à 82 %, pour l'école élémentaire de 81 % à 69 %, pour le collège de 67 % à 52 %. Ils estiment à 70 % que le niveau des élèves s'est dégradé depuis une dizaine d'années et à 71 % ils mettent en cause la qualité des enseignements dispensés. Ils estiment d'ailleurs (à plus de 80 %) que la situation s'est détériorée en ce qui concerne "le respect de l’autorité des enseignants", mais aussi "le respect et la tolérance à l’égard des autres". Seuls 54% des parents d’élèves trouvent que la sécurité des enfants est bien assurée dans les établissements scolaires, 15 % d'entre eux ont entendu parler d' "un acte d’agression sexuelle à l’encontre de (leur) enfant", 25 % d'une agression physique, 32 % de harcèlement moral (56 % en éducation prioritaire).
Ils sont demandeurs d'autorité. A 96 %, ils estiment qu'il faut "rétablir l’autorité des enseignants et appliquer les sanctions prévues par le règlement intérieur de l’établissement aux élèves perturbateurs ou négligents", ils sont presque autant à être favorables au redoublement, mais "à partir du collège". Il faudrait aussi "responsabiliser financièrement les parents et les élèves (...) dans les cas de dégradations ou d’actes de violence physique ou psychologique commis par un élève". A 89 %, ils seraient favorables à l'instauration d'un examen d'entrée en 6ème. Ils sont très majoritairement (67 %) favorables à un retour à un bac basé sur les résultats à un examen national plutôt que sur le contrôle continu. Une forte minorité (44 %) est favorable à un système de "busing" pour favoriser la mixité sociale, surtout quand on est sympathisant LFI ou RN.
Parmi les critères qui joueraient s'ils pouvaient choisir l'établissement de leur enfant viennent en tête "le suivi des élèves" et "le niveau de sécurité dans l’établissement". Le niveau de mixité "ethnique, sociale ou culturelle" vient en dernière position. A noter encore que seuls 56 % des parents estiment que leur enfant a plus de chance de réussir s'il est dans un établissement public.