Quel Service Civique en 2023 ? (INJEP)
Paru dans Périscolaire le vendredi 25 août 2023.
61 % des 83 497 nouveaux volontaires qui se sont engagés dans un service civique en 2022 sont des femmes, d'après les données récoltées par l'INJEP. Dans sa dernière note, l'observatoire de la jeunesse, du sport, de la vie associative et de l'éducation populaire dresse un panorama du dispositif qui propose aux 16-25 ans (30 ans pour ceux en situation de handicap) de s’engager dans une mission d’intérêt général auprès d’associations ou d’institutions publiques.
Un tiers de ces missions ont ainsi été réalisées dans le domaine de l’éducation pour tous, 27 % dans la solidarité, 16 % dans le sport, 10 % la culture et les loisirs, 7 % l’environnement mais seulement 2 % la mémoire et la citoyenneté, 0,7 % l’aide humanitaire ou encore 0,6 % l’intervention d’urgence... En moyenne, les contrats d'engagement étaient de 27 heures par semaine, pour une durée de mission de 7 mois (l'indemnisation est de 610 euros net par mois depuis le 1er juillet 2023, ndlr).
Au total, est calculé qu’environ 10 % des jeunes d'une génération réalisent un service civique, une probabilité de réalisation qui “varie fortement selon les départements“ et surtout entre métropole et départements et régions d’outre-mer (DROM). L'INJEP constate chez les volontaires une “hétérogénéité sociale des profils“ avec plus d'un quart d'entre eux qui n'avaient pas le baccalauréat au moment de leur entrée en service civique, 42 % l'ayant comme plus haut diplôme et 32 % étant diplômés du supérieur. L'institution précise que les personnes ni en emploi ni en études (NEET) sont “surreprésentées parmi celles qui réalisent un service civique“, avec 34 % des volontaires se déclarant demandeurs d’emploi lors de leur entrée, et 29 % inactifs non-étudiants, quand ces deux groupes représentaient ensemble 17 % des 16-25 ans dans une enquête de 2020.
Par rapport aux hommes, les femmes volontaires sont plus souvent diplômées du supérieur (35 % contre 27 %), et effectuent plus fréquemment leur mission dans une institution publique (41 % contre 25 %). Elles se dirigent “massivement“ vers des missions dans les domaines de l’éducation pour tous (41 % des missions des femmes, contre 24 % de celles des hommes) et de la solidarité (28 % contre 25 %), mais peu dans le sport (8 % versus 28 % chez les hommes). A ce profil s'ajoute que ces volontaires sont “souvent issus de familles dont les parents sont employés et travaillent dans le secteur public“, et “légèrement plus nombreux à être bénévoles“.
D’une durée minimale de six mois, explique l'INJEP, le service civique consiste au départ en “des jours dédiés à la formation citoyenne et un accompagnement des jeunes dans leur projet“. Son pilotage et son développement sont confiés à un groupement d’intérêt public dédié, l’Agence du service civique. Créé par la loi du 10 mars 2010, le dispositif a concerné quelque 80 000 jeunes qui ont commencé une mission chaque année entre 2017 et 2022, soit quatre fois plus qu’en 2014. Est expliqué que “dans une volonté de renforcer la cohésion nationale après les attentats, le nombre d’offres de missions a tout particulièrement augmenté à partir de 2015“. Un élargissement qui s’est appuyé sur l’implication du secteur public, la part des missions réalisées dans un organisme public (services de l’État, établissements publics, collectivités territoriales) passant de 12 % en 2014 à 35 % en 2022. Cependant l'an dernier, les associations accueillaient toujours environ 64 % des missions débutées.
La note ici