Les congés paternités en hausse depuis 10 ans (DREES)
Paru dans Petite enfance le jeudi 20 juillet 2023.
“Entre 2013 et 2021, la proportion de pères d’enfants de moins de 3 ans ayant bénéficié d’un congé de paternité passe de 62 % à 67 %“ indique la DREES dans une étude sur les premiers jours de l'enfant publiée jeudi 20 juillet.
Cette hausse, expliquent Hélène Guedj et Marie-Clémence Le Pape, a été portée par l'augmentation du nombre de pères éligibles au congé paternité (94 %, + 3 points en 8 ans). De plus, parmi ces éligibles, le taux de recours a lui aussi gagné du terrain (de 68 % à 71 % sur la période d'enquête), mais il reste en 2021 “nettement moins fréquent que pour le congé de maternité“ (93 % pour les mères).
Le service statistique du ministère de la santé constate également un moindre recours des mères et des pères au chômage (de moins de 12 mois). En 2021 en effet, 9 % des pères d’enfants de moins de 3 ans étaient au chômage indemnisé au moment de la naissance de leur plus jeune enfant, pour 85 % de pères en emploi. Parmi ces derniers, 76 % ont eu recours au congé de paternité, contre seulement 13 % des pères au chômage, ce qui pourrait “résulter d’une méconnaissance de leurs droits, certains parents se pensant inéligibles au dispositif du fait des restrictions habituellement associées à leur statut“.“
En outre, le recours au congé de paternité progresse pour tous les statuts d’emploi, et particulièrement chez les indépendants, avec un taux qui passe de 32 % à 46 %, même si cela représente toujours moins d’un travailleur indépendant sur deux.
L'autre évolution majeure constatée, entre 2013 et 2021, est une “forme de sanctuarisation du temps de présence paternelle auprès du nouveau-né“ avec des pères qui démarrent bien plus souvent leur congé de paternité dans la semaine qui suit la naissance (de 49 % à 72 % d'entre eux).
Puis, un grand nombre de pères salariés cumulent, au-delà des premiers jours, leur congé de paternité avec d’autres types de congés (congés annuels, RTT, congés sans solde...). La DREES explique en effet que la baisse du non-recours s’est accompagnée d’une augmentation des congés pris partiellement, du fait de la réforme de juillet 2021 du congé de paternité qui a allongé sa durée de 11 à 25 jours et ouvert la possibilité de le fractionner.
Les deux tiers des pères bénéficiaires, au moment de l’enquête fin 2021, ont déjà pris la totalité de leur congé, en une seule fois dans la très grande majorité des cas.
La note ici