La moitié des collégiens consacre au moins 5 heures par semaine à faire leurs devoirs (DEPP)
Paru dans Scolaire le vendredi 30 juin 2023.
"Près d’un collégien sur deux consacre en moyenne 5 heures ou plus par semaine à ses devoirs alors que près d’un tiers y consacre 3 heures ou moins", calcule la DEPP. Le service statistique de l'Education nationale a interrogé 12 258 collégiens entrés pour la première fois en septembre 2011 au cours préparatoire, donc âgés de 13 à 14 ans, et il constate que près de sept d'entre eux sur 10 "travaillent régulièrement au même moment de la journée, le plus souvent juste après être rentrés du collège (...). L’absence de régularité dans l’organisation des temps de travail est plus fréquente chez les élèves qui travaillent moins de 3 heures en dehors de la classe."
La régularité, la quantité et la qualité du travail réalisé, avec ou sans l'aide d'un tiers, dépend d'abord de l'importance qu'ils y attachent. "Sept collégiens sur dix pensent que ce travail permet de mieux comprendre le cours et d’améliorer les résultats", mais seul un tiers "déclare qu’il permet de se sentir plus motivé et d’avoir davantage de confiance en soi".
Ils apprennent leurs cours "par cœur" (44 %) ou les relisent "en soulignant les points importants" (40 %), ils font des fiches de synthèse" (36 %), utilisent leurs manuels, consultent des sites internet (30 %). Seuls 16 % d’entre eux s’entraînent sur des applications numériques et seuls 11 % consultent des dictionnaires papier.
Les filles consacrent plus de temps à travailler en dehors de la classe que les collégiens : "50 % d’entre elles travaillent au moins 5 heures par semaine, contre 40 % pour les garçons" et surtout, "les stratégies d’apprentissage en profondeur sont davantage présentes chez les filles" qui font plus régulièrement des fiches "synthèses" et qui sont "plus nombreuses à relire régulièrement leurs cours en soulignant les points importants". Mais les garçons consultent plus souvent des sites internet pour s’informer dans le cadre du travail scolaire.
Sept collégiens sur 10 sont aidés régulièrement par un de leurs parents, l'aide qui provient des pères est nettement plus fréquente chez les enfants de cadres et de chefs d’entreprise (38 %) que chez les enfants d’ouvriers non qualifiés (23 %), "un enfant de mère diplômée du supérieur a une chance d’être aidé par sa mère supérieure de 22 points par rapport à celle d’un enfant d’une mère peu ou non diplômée". L’aide des frères et sœurs concerne 12 % des jeunes, 16 % pour les enfants d’ouvriers non qualifiés contre 7 % pour les enfants de cadres et de chefs d’entreprise. 14 % des collégiens vont aussi chercher l’aide de camarades.
Sans surprise, les collégiens qui ont les meilleurs résultats sont aussi ceux qui consacrent le plus de temps à leur devoirs, toutefois, parmi les bons élèves, certains travaillent aussi peu que les plus faibles : "Ce résultat peut s’expliquer par le fait que les apprentissages se font avec moins de difficulté pour les meilleurs élèves". Alors que la moitié des élèves les moins performants trouve le travail scolaire trop difficile, ce n'est le cas que d'un sur 10 parmi les meilleurs élèves.
Enfin, le temps consacré au travail scolaire dépend de l'origine sociale des élèves, mais le lien est "nettement plus modéré que celui observé pour le genre ou pour le niveau scolaire".
La note d'information "Le travail scolaire des jeunes en dehors de la classe : quelles pratiques et quelles disparités ?" ici