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La situation de deux lycées français en Espagne représentative des tensions du système d'enseignement français à l'étranger

Paru dans Scolaire le mercredi 28 juin 2023.

Le SNES et le SNUIPP "hors de France" indiquent à ToutEduc qu'un mouvement de grève a eu lieu, les 21 et 22 juin, "contre le déconventionnement" de deux lycées français en Espagne, à Alicante et à Villanueva de la Cañada. Les syndicats de la FSU précisent que ces établissements, gérés par la MLF (Mission laïque française) bénéficient actuellement d'une convention avec l'AEFE (l'Agence française pour l'enseignement français à l'étranger). Le déconventionnement serait, estiment les deux organisations "synonyme d'un retrait de l'État français et d'une privatisation de fait". Elles ajoutent que ce déconventionnement serait contraire aux engagements pris lors de la signature de l'accord-cadre signé par l'AEFE et la MLF en décembre 2021. Elles y affirmaient en effet “l’intérêt commun qu’elles ont à renforcer leurs relations et approfondir leur coopération".

Interrogé par ToutEduc, Jean-Marc Merriaux, directeur général de la MLF, estime que le contexte géo-politique dans lequel est intervenue la signature de cet accord a changé depuis quelques années. L'accord-cadre de 2022 prévoit que le total des avantages dont bénéficie la Mission laïque française, notamment du fait du conventionnement d'un certain nombre d'établissements, donc des salaires des "enseignants résidents" financés par l'AEFE, ne pouvait pas dépasser 14 M€. C'est ainsi que les aides de l’état français ont été réorientées vis-à-vis de la MLF vers des réseaux en difficulté comme le Liban, ou l’établissement de Adis Abeba.

Jean-Marc Merriaux évoque d'autres éléments de contexte, la concurrence "féroce" des établissements anglo-saxons, mais aussi la situation créée par le nombre croissant des lycées publics espagnols, donc gratuits, qui proposent à leurs élèves de passer le "bachibac" et de se voir délivrer simultanément le baccalauréat français et du bachillerato espagnol. Cela ôte aux établissements français à l'étranger un atout, dans un contexte d'inflation et de difficultés financières pour certaines familles espagnoles.

Le déconventionnement ne provoquera pas d'augmentation des frais d'écolage mais il met fin aux résidences d'une quarantaine d'enseignants qui, nommés avant qu'un texte de 2018 ne limite à 6 ans la possibilité d'être détaché à l'étranger, pensaient pouvoir rester à Alicante ou dans la région de Madrid. Ils sont à présent soumis à la règle des 6 ans et vont devoir ou bien rentrer en France, ou bien participer au mouvement de l'AEFE, ou bien opter pour un contrat de "détaché direct", limité dans le temps et moins intéressant financièrement.

Le directeur général de la MLF reconnaît un problème de communication. Le rapport d'activité 2021/2022 indique que la mission "continue de travailler" au déconventionnement des établissements en Espagne. Les personnels ont donc eu le sentiment d'une action qui avait été menée jusque là sans qu'ils en soient informés.

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