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La lecture et l’activité physique protègent des difficultés psychosociales (DREES)

Paru dans Scolaire, Périscolaire le mercredi 21 juin 2023.

“La détresse psychologique dont souffrent une minorité grandissante d’enfants et d’adolescents a été aggravée par la crise sanitaire“ estime la DREES dans une note d'analyse publiée mardi 20 juin. Selon cette étude, qui interrogeait la santé mentale des enfants âgés de 3 à 17 ans via l'enquête EpiCov réalisée sur leurs parents en juillet 2021, 10 % des garçons et 7 % des filles de cette tranche d'âge présentent des difficultés psychosociales. Celles-ci font référence aux tensions psychologiques vécues par l’enfant (angoisses, tristesse), à des comportements dits “d’opposition“ (colères, vols, mensonges), à des problématiques d’inattention et d’hyperactivité ainsi qu’à des interactions problématiques avec autrui (harcèlement, isolement).

Entre 3 à 14 ans justement, les garçons sont significativement plus nombreux que les filles à présenter un score global de difficultés psychosociales anormalement élevé, l'écart maximum apparaissant entre 3 et 5 ans (12 % versus 7 %). Entre 15 et 17 ans en revanche, les filles comme les garçons sont seulement 6 % dans ce cas. Ainsi pour 44 % des enfants (47 % des garçons et 41 % des filles), le parent interrogé estime que l’enfant présente des difficultés “mineures“, “importantes“ ou “sérieuses“ (respectivement 35 %, 7 % et 2 %), et “toujours de façon plus prononcée pour les garçons“.

Garçons et filles, des problématiques.. et des évolutions différentes

Au total, 12 % des enfants de 3 à 17 ans ont consulté un professionnel de santé “pour des difficultés psychologiques ou parce qu’il n’avait pas le moral“ depuis le début de l’épidémie. Il s'agit principalement d'un psychologue (7 % des garçons et 8 % des filles), tandis que les psychiatres ou pédopsychiatres sont consultés par 3 % des garçons et 2 % des filles.

Garçons et filles ont presque autant consulté, sauf dans la tranche d’âge 15-17 ans, où les filles sont 15 % à avoir consulté (contre 9 % des garçons). Mais la DREES précise que “la moitié de ces enfants recourant avaient commencé un suivi pour les mêmes raisons avant la crise sanitaire“. Chez les 3-5 ans, la proportion de premières consultations depuis l’épidémie est plus élevée chez les garçons (7 %) que chez les filles (4 %). À partir de 6 ans, le recours à un professionnel de santé augmente chez celles-ci. L’écart le plus marqué entre filles et garçons concerne les 15-17 ans, 8 % de ces adolescentes ont débuté un recours aux soins pour des raisons psychologiques entre mars 2020 et juillet 2021 contre 3 % des adolescents, un phénomène qui “vient une nouvelle fois corroborer les travaux montrant une nette dégradation de la santé mentale chez les jeunes filles depuis plusieurs années, accélérée lors de la crise sanitaire et accompagnée d’une hausse des recours aux soins pour raisons de santé mentale.“

Les garçons sont décrits comme ayant “plus de problématiques externalisées (comportement, hyperactivité, inattention), qui tendent à décroître avec l’âge“, alors que les filles “présentent plus de problématiques émotionnelles (anxiété, tristesse), qui tendent, elles, à croître avec l’âge“.

Facteurs

Le principal facteur associé aux difficultés psychosociales de l’enfant vient des caractéristiques même du parent répondant (sa santé mentale, la présence d'un handicap, son sexe ou son âge), mais cela ne joue pas forcément sur le recours effectif aux soins. La DREES associe par contre à ces difficultés un temps “élevé“ d’exposition aux écrans et un temps “faible“ consacré à la lecture et aux activités physiques, ces dernières apparaissant “comme des facteurs protecteurs des difficultés psychosociales“. Elle considère d'ailleurs que la causalité “est vraisemblablement bidirectionnelle“, à savoir que “les difficultés psychosociales peuvent empêcher de telles activités et, inversement, ces activités peuvent préserver de certaines difficultés".

Sont encore observées d’importantes inégalités sociales, qui “concernent autant les difficultés psychosociales, en la défaveur des niveaux de vie les plus bas, que le recours aux soins, plus fréquent parmi les niveaux d’études les plus élevés". Par exemple, “à besoin de soins équivalent, les enfants des 20 % des ménages les plus aisés recourent plus aux soins que ceux des 20 % les moins aisés, particulièrement dans le cas des psychologues.“

Question géographie des difficultés, la recherche de disparités territoriales “montre des taux significativement plus bas“ d’enfants avec des scores élevés dans les départements d’outre-mer enquêtés (6 %) par rapport aux départements de France métropolitaine (9 %). Les zones à “forte densité“ de population de la commune de résidence feraient également davantage l'objet de scores élevés de difficultés relationnelles et d’aptitudes prosociales.

L'étude de la DREES ici

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