Pacte, situation des AESH et des AED : contestation unanime des organisations syndicales
Paru dans Scolaire le mardi 13 juin 2023.
A l'occasion de la réunion du CSAMEN (comité social d’administration ministériel de l’éducation nationale) ce 13 juin, les organisations syndicales unanimes ont, une nouvelle fois, dénoncé "la logique du Pacte". Pour la FSU, l'UNSA Education, la FNEC-FP-FO, le SGEN-CFDT, la CGT éduc'action, le SNALC et SUD éducation, ce dispositif "ne répond en rien aux attentes (de leurs) collègues" et va "conduire à un alourdissement de la charge de travail des personnels alors que la majorité est en état d’épuisement avancé". Il porte le risque "d’aggraver les inégalités femmes/hommes", il va "dégrader le fonctionnement des écoles et des EPLE et fragiliser les collectifs de travail par une mise en concurrence des personnels". Elles "réclament dans l’immédiat le basculement de l’enveloppe du pacte dans celle prévue pour le Socle".
Elles ont de plus adopté un voeu commun pour demander au ministre d'ouvrir "de véritables concertations pour améliorer les conditions de travail et les conditions d'emploi d'une part des personnels AESH et d'autre part des personnels AED. Il faut d'urgence ouvrir les dossiers de la rémunération, du temps de travail, de la formation et surtout du statut".
Plus généralement, pour le SGEN-CFDT, le choc d'attractivité est en fait un "choc d'inattractivité" et il publie une analyse de la mise en oeuvre du Pacte. Le premier degré est marginalisé par la répartition budgétaire : "Dans l’académie de Rennes, près de 74 % des parts fonctionnelles sont fléchées vers le 2nd degré. Dans l’académie d’Orléans-Tours, plus de 63 % des parts fonctionnelles sont fléchées vers le 2nd degré. Les documents déjà diffusés pour le déploiement du pacte témoignent d’une condescendance vis-à-vis du 1er degré qui n’est pas entendable : exclusion a priori des enseignant.e.s de maternelle pour le soutien en 6ème, insistance lourde sur la sélection de personnels ayant quelques années d’ancienneté pour intervenir en collège alors que cette précision n’apparaît pour aucun autre personnel sur aucune mission."
De plus, ici ou là, les frais de déplacement en cas d’intervention en collège ne seront pas remboursés, la participation à des projets CNR ne sera pas reconnue par une part fonctionnelle. Dans le second degré, les missions du Pacte vont évincer d'autres missions rémunées par des IMP comme celle de professeur principal, de professeur référent, de tuteur et tutrice de stagiaire, de maître d’accueil temporaire…