Le nombre des "élèves allophones nouvellement arrivés" a augmenté de 20 % en un an (DEPP)
Paru dans Scolaire le mardi 06 juin 2023.
Au cours de l’année scolaire 2021-2022, 77 435 élèves "allophones nouvellement arrivés" sur le territoire ont été scolarisés "du CP jusqu’à la terminale". Ils sont comptabilisés jusqu'à ce qu'ils deviennent autonomes en français et que le "besoin éducatif particulier" disparaît, indique la DEPP dans une note d'information publiée ce 6 juin. Le service statistique de l'Education nationale compte que 35 374 de ces enfants et jeunes ont été scolarisés dans une école élémentaire, 31 826 dans un collège et 10 235 dans un lycée. S’y ajoutent 1 343 jeunes pris en charge par une MLDS (mission de lutte contre le décrochage scolaire).
La DEPP note encore que le nombre de ces élèves allophones a augmenté de 20 %, soit 12 871 élèves de plus en un an. "Les plus fortes augmentations ont eu lieu dans les académies de Nice (+ 68 %), de Normandie (+ 68 %), de Besançon (+ 62 %), de Dijon (+ 57 %) et de Strasbourg (+ 50 %)". Les départements qui scolarisent le plus d'élèves allophones sont la Seine-Saint-Denis, le Rhône, le Nord, l’Essonne et le Val-d’Oise. Ils représentent 2,7 % des effectifs scolaires à Mayotte, 2,3 % en Guyane contre 0,8 % en moyenne nationale.
Le service statistique ajoute qu'au mois de juin 2022, "294 allophones (étaient) en attente d’une scolarisation et d’une prise en charge dans un dispositif spécifique", un tiers d'entre eux avaient réalisé leur test de positionnement plus de six mois auparavant. Au total, "12 % des collégiens et 16 % des lycéens allophones ont dû attendre plus de trois mois avant d’intégrer le système scolaire après leur test de positionnement".
A noter que la DEPP n'explique pas pourquoi des élèves "allophones nouvellement arrivés" sont pris en charge par une mission de lutte contre le décrochage scolaire, ni pourquoi elle ne comptabilise pas les élèves de maternelle alors que la scolarisation des enfants de 3 à 5 ans est à présent obligatoire. Elle ne donne pas non plus d'indications sur l'origine de ces enfants ou jeunes ; dans une autre note d'information, elle indiquait que "durant l’année scolaire 2021-2022", quelque 6 000 enfants ukrainiens ont été scolarisés dans des collèges français" (voir ToutEduc ici, voir aussi ici).
La note d'information "77 435 élèves allophones nouvellement arrivés scolarisés en 2021-2022 : neuf sur dix bénéficient d’un soutien linguistique ou d’une scolarité dans un dispositif spécifique" est téléchargeable ici