Pacte : les organisations syndicales quittent le Comité social d'administration du ministère de l'Éducation Nationale, qui leur renvoie la faute
Paru dans Scolaire le mercredi 31 mai 2023.
Face au “refus“ du ministère de mettre au vote les textes concernant le Pacte “en dépit (leur) demande unanime“, l'ensemble des organisations syndicales a décidé de claquer la porte du comité social d'administration du ministère de l'Éducation Nationale (CSAMEN) du mercredi 31 mai.
Les organisations syndicales considèrent que le ministère a seulement présenté les textes sur le Pacte pour information, refusant de respecter les dispositions réglementaires en les mettant au vote, de crainte que celui-ci ne soit unanimement défavorable.
Mais selon le ministère, les organisations syndicales “qui ont pourtant reconnu les avancées de la revalorisation inconditionnelle, ont décidé de ne pas examiner ces textes“. Une décision qu'il dit regretter car elle “ralentit la mise en œuvre de ces avancées". Il "rappelle que plus de cent heures de concertation ont eu lieu avec les organisations syndicales depuis l’automne“, et ajoute que “les textes soumis à l’examen comportent notamment des dispositions permettant, dès 2023, d’améliorer le déroulement de carrière des personnels avec des effets concrets sur leur rémunération.“
Seulement, FSU, UNSA Education, FNEC-FP-FO, SGEN CFDT, CGT Educ'action, SNALC et SUD éducation “refusent le Pacte et réclament dans l’immédiat le basculement de l’enveloppe dans celle prévue pour le Socle“, tout en demandant “de véritables augmentations salariales en particulier par l’augmentation du point d’indice pour tous les personnels dans ce contexte de forte inflation.“
Une fois de plus, elles dénoncent dans un communiqué commun la “logique“ du Pacte qui “va venir impacter directement les écoles et les établissements scolaires, et va inévitablement toucher à leurs fonctionnements et à l’organisation des services“.
Le dispositif, dénoncent-elles,“ne répond en rien aux attentes des collègues“ et “va conduire à un alourdissement de la charge de travail des personnels, alors que la majorité est déjà en état d’épuisement avancé.“ En outre, il porte “le risque avéré d'aggraver les inégalités femmes/hommes“ dans le contexte de négociation des nouveaux plans d'action Egalité professionnelle au ministère de l'éducation nationale, “où la demande sociale est forte“. Il pourrait d''ailleurs également “fragiliser les collectifs de travail par une mise en concurrence des personnels“, estiment les organisations syndicales.
C'est pourquoi, est contesté “le choix du déploiement des réformes à coup de Pactes au risque de traitements inéquitables des élèves dans le service public d’éducation“. Une stratégie “démultipliée pour la voie professionnelle“, et vécue comme “un passage en force de la part du gouvernement, de la même manière que pour la réforme des retraites dont nous demandons toujours le retrait.“
Le CSA devra à nouveau se réunir le 13 juin en vue de la mise en œuvre des dispositions à la rentrée prochaine.