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Bureau des entreprises : un scandale pour le SNETAA, "la méthode Grandjean ne change pas" pour le SNUEP-FSU

Paru dans Scolaire le jeudi 25 mai 2023.

Le recrutement des agents chargés d' "animer" les bureaux des entreprises dans les lycées professionnels est lancé au BO de ce 25 mai. Pascal Vivier, secrétaire général du SNETAA, le syndicat FO des professeurs des LP, est scandalisé : "Alors que le Président de la république a évoqué, par surprise, la création du 'bureau des entreprises' en oubliant (?) les directeurs délégués à la formation professionnelle et aux technologies (DDFPT, précédemment chefs de travaux, ndlr) et leurs assistants (ex-ATCT), "on découvre au BO de ce jour, 25/05/2023, l’appel à recrutement de 'chefs de bureau des entreprises' issus des entreprises et exclusivement des entreprises."

Il rappelle que l'annonce du président n'avait fait l’objet "d’aucune discussion ni dans les groupes de travail installés par la ministre déléguée (et dans lesquels certains syndicats siégeaient) ni dans aucune autre instance", et il considère que "le lancement du recrutement de ces nouveaux personnels sonne comme une nouvelle provocation".

Il s'interroge : "Qui seront ces personnels alors que les entreprises manquent cruellement de salariés qualifiés ?" Il s'indigne : les DDFPT sont "jetés aux orties". En effet, "le lien entre l’entreprise, l’élève et l’établissement scolaire" leur est normalement dévolu, tandis que le suivi des stages est jusqu'à présent assuré par les enseignants : "C’est un nouveau coup dur porté contre les PLP qu’ils soient disciplinaires ou DDFPT. C’est un sérieux coup donné contre l’enseignement professionnel public et laïque et à l’Ecole en général."

Le SNUEP-FSU également surpris par la publication de la circulaire

De même, Sigrid Gérardin, co-secrétaire générale du SNUEP-FSU, a découvert dans le BO ces dispositions. "La méthode Grandjean ne change pas", déclare-t-elle à ToutEduc, la circulaire est publiée "sans que les principaux personnels concernés aient même été avertis". En règle générale, un cabinet adresse au moins un SMS aux organisations syndicales pour les prévenir qu'un texte sera publié dans la journée, et leur en donne l'essentiel. Là, rien, pour un texte qui "pose beaucoup de questions". C'est ainsi que certaines des missions qui seront confiées à ces bureaux sont actuellement dévolues aux DDFTP et à leurs assistants. "Est-ce à dire qu'ils sont incompétents, et que des agents issus du monde économique feront mieux qu'eux ? C'est très irrespectueux !"

Quant à "la mutualisation" des moyens, elle se traduira sans doute par la suppression de postes de DDFTP. Les contractuels qui seront recrutés "auront un profil 'développeur d'apprentissage', et seront le bras armé de la réforme, notamment de la fermeture des formations tertiaires que récupéreront les chambres consulaires. En effet, les évolutions de la carte des formations seront préparées dans chaque région par le préfet avec le Medef, les chambres consulaires, etc., avant d'être transmises aux Régions et aux rectorats. Ces bureaux seront placés sous l'autorité du chef d'établissement et devraient travailler avec le DDFTP, mais, comme l'a dit Carole Grandjean aux personnels de direction, il s'agit essentiellement d'une réforme managériale, on voit bien comment va se former une petite équipe constituée du proviseur, du responsable du bureau et des enseignants qui auront signé le pacte, c'est pour cela que le pacte professionnel n'est pas sécable." Et S. Gérardin met en garde, il faut qu'il soit bien entendu que les animateurs de ces bureaux "n'auront aucune autorité sur les enseignants".

Quant au financement, il sera pris sur "le milliard", lui-même pris sur le FSE+ (le fonds social européen). La réforme permettrait en effet de récupérer, au prétexte de dispositions prises pour lutter contre le décrochage, des moyens venus de Bruxelles. Mais il s'agit surtout de réduire l'ambition de la formation professionnelle à l'insertion professionnelle.

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