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Transparent, le plan Espoir Banlieues?

Paru dans Scolaire, Périscolaire le vendredi 23 janvier 2009.

Le gouvernement a-t-il pour objectif d'empêcher les journalistes de parler du plan Espoir Banlieues? A première vue non, si l'on en juge par les efforts qu'il déploie pour mettre à leur disposition les éléments de son « état des lieux », depuis la réunion du second Comité Interministériel des Villes (CIV), le 20 janvier dernier. Le dossier transmis à la presse regorge de données, pour la plupart chiffrées, sur les résultats obtenus dans les domaines de l'excellence et de la réussite éducative, de la rénovation urbaine, du désenclavement et du rythme de vie, de l'emploi, de la formation professionnelle, de l'insertion, de la sécurité... Et chacun des ministères concernés y va de son dossier de presse, de son discours ou de son communiqué, pour détailler les mesures qui le concernent plus directement.

Les « informations », donc, ne manquent pas. Mais il est des cas où la surabondance nuit tout autant que la rétention. Des cas où l'excès de transparence conduit à l'opacité. Pour le journaliste, cette déferlante de chiffres tous azimuts, toujours bruts, jamais ramenés à leur (juste) proportion, a quelque chose de décourageant, qui l'incite presque au silence. Comment traiter ces données autrement qu'en les reprenant, et donc en avalisant le discours autosatisfait de leur source? Il faut aller vérifier, nous répondra-t-on. Mais à quoi bon, puisqu'aucun de ces chiffres n'est faux. Le problème n'est pas celui de l'exactitude, mais celui du sens. Or comment donner du sens à un propos qui réduit tout à des quantités?

L'information est peut-être là. La réussite du plan Espoir Banlieue, au nom d'une « culture du résultat » explicitement revendiquée, ne nous est donnée à voir qu'à travers ses réalisations quantifiables, quels que soient par ailleurs les effets non quantifiables – mais non moins réels – de certaines de ses mesures. Pour ne prendre qu'un exemple, l'évaluation de la « mixité scolaire choisie », ou busing, telle qu'elle nous est annoncée dans le programme d'action du ministère de l'Education nationale, se fera à partir des indicateurs suivants: « scores de réussite aux évaluations nationales CM2, taux de maintien en CM2, obtention du B2I et attestation en langue vivante pour les élèves ». Pas un mot sur l'évaluation de l'impact psychologique et sociologique du départ d'un groupe d'élèves « choisis » sur leur établissement et leur quartier d'origine.

Mais peut-être nous direz-vous qu'il ne doit pas en être autrement. Que c'est le rôle du politique de se fixer des objectifs et de parvenir à des résultats concrets. Celui du chercheur, d'évaluer les conséquences non quantifiables, ou moins visibles, de son action. Et celui du journaliste, d'en rendre compte.

 

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