SNU, revenus des enseignants, remplacements, bâti scolaire : ce qu'Emmanuel Macron a dit aux lecteurs du Parisien
Paru dans Scolaire, Périscolaire le lundi 24 avril 2023.
Le Parisien - Aujourd'hui en France publie, dans son édition de ce 24 avril, le "verbatim" d'un dialogue du président de la République avec plusieurs des lecteurs du quotidien. Voici les moments qui intéressent les acteurs du système éducatif. C'est surtout le troisième, sur le SNU, qui apporte des informations nouvelles. Emmanuel Macron est conscient des difficultés de mise en oeuvre d'une obligation qu'il appelle pourtant de ses voeux : il faut un cadre législatif et les conditions matérielles, la "logistique", ne sont pas réunies.
JULIE. Vous avez promis un remplacement systématique des profs absents. Or il y a des contractuels qui vont enseigner alors qu’ils n’ont pas de base de pédagogie.
E. M : “Cette question des remplacements, c’est une obligation que nous devons aux parents et aux élus. Dans un établissement, il faut organiser les choses pour qu’un prof puisse dire : « Je vais prendre le cours. » Pourquoi beaucoup d’écoles privées sous contrat savent le faire et pas dans le public. (sans-doute aurait-il fallu ici un point d'interrogation, ndlr). On perd 15 millions d’heures par an. C’est un sujet d’organisation. J’étais dans un collège public vendredi dernier où toutes les absences sont remplacées sans recours à des contractuels. Il y a trop d’heures de formation ou de réunion pendant les heures où les professeurs sont devant les élèves. J’ai demandé que cela change. On doit organiser le remplacement des heures non données. Les profs sont payés en heures sup quand ils remplacent le collègue.
JULIE : Faut-il mieux payer les profs ?
E.M : C’est la petite révolution sur laquelle je me suis engagé et que nous pouvons faire parce que nous faisons la réforme des retraites. On réforme un système en déficit et on réinvestit sur notre éducation où la nation avait sous-investi. On met 3 milliards de plus à partir de la rentrée prochaine. Un enseignant gagnera entre 100 et 230€ de plus chaque mois. Si vous êtes prêts à vous engager dans des projets, on vous paie plus. Cela peut aller jusqu’à 500 € de plus par mois. On a la plus grande augmentation salariale depuis 1990. Cela concerne tous les enseignants.
PAULINE : Faut-il rendre le SNU obligatoire pour une classe d’âge ?
E.M : “Il faut progressivement aller vers plus de territoires qui vont l’adopter. C’est une approche qui recrée du collectif, un rite où on brasse toutes les régions et les catégories. Il faut passer par la loi pour le rendre obligatoire, mais avant, il faut finaliser la concertation. Je suis favorable à ce qu’on puisse avancer. Je pense qu’on ne peut pas le rendre obligatoire dans tout le pays du jour au lendemain ; c’est un défi logistique. Je ne vais pas vous dire que la rentrée prochaine le SNU sera obligatoire. C’est une question de montée en charge progressive. Quelques départements, puis un peu plus.“
JEAN-MICHEL : Vous avez une grande mesure (concernant l'écologie, ndlr) pour les quatre années à venir ?
E.M : “Oui, on va lancer un grand projet de restauration écologique de nos écoles. On va mettre le financement là-dessus pour accompagner les communes qui ne le peuvent pas seules. Il y a trop d’écoles qui sont des passoires thermiques, où les enfants se les gèlent puis ont trop chaud. On va les rénover ! C’est un formidable chantier public. Cela va donner du boulot au BTP, cela va aider les communes car on va les accompagner, cela va réduire nos émissions de gaz à effet de serre et nos enfants travailleront dans de bonnes conditions. À côté de ça, on va travailler pour la végétalisation des cours d’écoles. C’est un moyen formidable pour avoir des puits de fraîcheur et au cœur de nos villes et pour éduquer nos enfants dès le début à l’environnement.“
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