L'excellence universitaire à l'aune de la réussite professionnelle des étudiants (P. Aghion).
Paru dans Scolaire, Orientation le lundi 19 juillet 2010.
"L’insertion professionnelle des jeunes est une mission fondamentale des établissements, dont la performance ne peut pas se mesurer seulement à l’aune des classements internationaux, centrés sur les résultats de la recherche". Suivant cette considération, la seconde partie du rapport Aghion, remise le 12 juillet à Valérie Pécresse, s'appuie sur les données statistiques et l’expérience des universités des pays de l’OCDE pour avancer quelques idées pouvant faciliter les "bonnes performances en matière d’insertion professionnelle" des étudiants.
Le rapport comparatif met l'accent sur la corrélation entre les moyens investis dans l’enseignement supérieur et une insertion professionnelle réussie pour les étudiants, sur "une corrélation positive significative entre insertion des diplômés et dépenses par étudiant". Dans les pays qui investissent le moins dans l’enseignement supérieur, on retrouverait ainsi les plus forts taux de chômage des jeunes (le pourtour méditerranéen dont la France).
Il établit également l'impact positif de l'autonomie des établissements, "notamment en matière de gestion du personnel": stimulation de l’innovation pédagogique, de la valorisation de l’enseignement, de la diversification des profils des enseignants, des démarches qualité…
Il met en avant les bénéfices d'une stratégie de "matching" visant l’adéquation entre les étudiants, les formations suivies et l' insertion socioprofessionnelle de ceux-ci, préconisant la flexibilité des parcours, au travers de passerelles entre filières courtes et filières longues, filières professionnelles et filières générales, citant notamment le système de crédits en vigueur aux Etats-Unis favorisant les passerelles entre formations et/ou entre établissements.
Le rapport pointe en outre l'intérêt d'"une spécialisation progressive" des formations, centrées initialement sur la culture générale, "afin d’aider les étudiants à réaliser leur projet en dévoilant progressivement leurs aspirations et leurs aptitudes dans les études supérieures".
Il insiste pour finir sur la notion de bonne orientation, avec évaluation des cursus par les étudiants et accompagnement personnalisé, "afin que les étudiants puissent mieux orienter leurs choix", préconisant le principe du tutorat.