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Orientation des jeunes immigrés: Quel lien entre le "sentiment de discrimination" et l'accès à l'emploi? (recherche)

Paru dans Scolaire, Orientation le jeudi 01 juillet 2010.

 Quel est le devenir des jeunes issus de l'immigration une fois sortis du système éducatif? Existe-t-il des relations de causalité entre le fait d’avoir subi une discrimination et les parcours professionnels de ces anciens élèves? Basée sur leur sentiment subjectif, une étude du Céreq, centrée sur les individus qui estiment avoir été victimes de discrimination en raison de leur origine étrangère et/ou de leur couleur de peau, évalue l'impact du sentiment de discrimination sur les trajectoires professionnelles.

L'étude s'interesse à l'insertion de jeunes issus de l'immigration sept années après leur sortie du système scolaire. Elle montre que les individus se déclarant victimes de discriminations ont 26 % de chances d'arriver à un CDI, contre 36 % pour la population des étrangers d’origine ne se disant pas victime. Parmi les jeunes qui bénéficient d'un emploi stable, ceux qui se sentent discriminés occupent plus souvent des postes à temps partiel et accèdent moins souvent au statut de cadre.

À l’autre extrême, les jeunes d'origine étrangère qui connaissent des trajectoires très précaires ou marquées fortement par le chômage se déclarent davantage discriminés. Cependant, "se déclarer victime de discrimination n’est pas significatif dans le parcours d’insertion marqué par la précarité de l’emploi": 16,7 %  d'individus "victimes" se disent discriminés, contre 12,7 % pour la population des étrangers d’origine. "Ainsi, compte tenu de ces positions particulièrement difficiles sur le marché du travail, la déclaration de discrimination aurait pu être bien supérieure, ce qui signifierait qu’il n’y a pas d’association directe entre le fait de vivre des situations très précaires et se dire discriminé".

Le travail temporaire semble être une passerelle d’accès au CDI. L'interim permettrait de contourner les modes de recrutements classiques pour les jeunes victimes de discrimination.

"La typologie montre aussi l’utilisation différenciée de se déclarer 'déclassé' et 'discriminé'", souligne l'étude, qui ajoute: "La question de la discrimination dans l’orientation scolaire, très présente dans les entretiens menés lors de l’enquête qualitative, peut avoir un pouvoir explicatif". Ains, au delà de l'hypothèse des discriminations à l'embauche, la scolarité de ces jeunes, notamment leur orientation plus ou moins choisie, plus ou moins contrainte, expliquerait pour une bonne partie les niveaux d'éducation atteints et, en filigrane, les différences d'accès à l'emploi.

Évaluation et impact du sentiment de discrimination sur les trajectoires professionnelles, Olivier Joseph, Séverine Lemière, Laurence Lizé, Patrick Rousset.

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