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Prise en charge précoce des enfants en difficulté: une économie à long terme pour l'Etat (étude anglaise).

Paru dans Petite enfance, Périscolaire, Justice le lundi 28 juin 2010.

"Investir dans une prise en charge de qualité des enfants et des jeunes adultes vulnérables n'est pas seulement adéquat du point de vue de la justice sociale, cela représente également des économies à court terme pour les autorités locales", concluent trois chercheurs anglais, qui soulignent les bénéfices des interventions sociales précoces "en termes de coût émotionnel et financier", dans une récente étude intitulée In loco parentis.

"Lorsque cela est possible, investir dès les premiers temps dans le placement ou la prise en charge d'un enfant a des bénéfices réels et à long terme pour cet enfant, et minimise par ailleurs les coûts associés à de multiples expériences à venir", estiment les chercheurs.

Les "coûts en escalier" associés à des soins de faible qualité ou à des placements interrompus ont de "réelles implications pour les autorités locales en terme de budget", qui auraient tout intérêt à promouvoir des placements stables et de qualité, ainsi qu'une assistance accrue pour soutenir le passage des jeunes vers l'âge adulte. Le coût annuel pour les services sociaux de l'enfance pourait varier du simple au double pour un enfant "qui a expérimenté de nombreux changements et revirements". Quant au coût pour l'Etat du suivi d'un jeune jusqu'à 30 ans, il est multiplié par 5 lorsque le soutien social a été de "faible qualité".

Il faudrait aussi revoir la logique du soutien aux familles et aux enfants: "la prise en charge des familles ne devrait pas être perçue comme une intervention 'du tout ou rien', un recours quand toute autre aide a échoué. Il faut déstigmatiser l'usage de ces aides, de manière à ce que les familles puissent en bénéficier quand ils en ont le plus besoin". Reconnaitre que l'aide sociale porte souvent des fruits serait également un premier pas pour "penser un système global de prise en charge ambitieux", et par extension "bénéfique pour les enfants et les jeunes qui en font l'expérience". Les auteurs reconnaissent d'ailleurs que chaque enfant est différent et a besoin d'une aide personnalisée, allant d'une simple pause loin de la famille à un placement définif: "En aucun cas, nous ne sous-estimons la difficulté d'identification et de traitement des besoins de chaque enfant." Il n'est pas facile de faire la part entre l'intervention risquée et l'intervention judicieuse,  pour les professionnels, et "pour les autorités locales" encore moins.

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