Les réactions syndicales à la nomination de Carole Grandjean (SNUEP-FSU, CGT Educ'action, SE-UNSA, SNETAA-FO)
Paru dans Scolaire le mardi 05 juillet 2022.
Pour le SNUEP-FSU, la voie professionnelle est “sacrifiée au ministère du Travail“ avec la nomination de Carole Grandjean, chargée de l'apprentissage et des lycées professionnels sous la double tutelle de l'Education nationale et du ministère du Travail.
Sigrid Gérardin estime sur twitter qu' “une grosse ligne rouge est franchie“ et elle y voit “le signe de l’instrumentalisation du parcours scolaire des jeunes pour répondre aux besoins économiques locaux“. Elle souligne “la crainte du passage d'un tiers de la jeunesse et de 60 000 enseignants au ministère du Travail“, et que “ces jeunes à 16 ans passent du statut de lycéen à apprenti“.
Pour la co-secrétaire générale du syndicat FSU de l'enseignement professionnel, “ce gouvernement reconduit une politique de l'échec“ avec “300 000 emplois non pourvus en début de quinquennat, 1 million aujourd’hui.“
Même ton du côté du SE-UNSA, qui dans un communiqué parle d'un “très mauvais signal envoyé aux personnels en général et aux enseignants en particulier.“ Le syndicat UNSA des enseignants (1er et second degrés) dénonce une “annonce sibylline“ synonyme de priorité “clairement affichée pour l’apprentissage“ et d'un affaiblissement de la dimension citoyenne et éducative du lycée professionnel.
Est donc de nouveau sur la table, malgré son absence dans la communication du ministre, une “proposition très polémique et particulièrement dangereuse de reproduire au lycée le modèle de l’apprentissage“.
Le SE-UNSA évoque ainsi les inquiétudes des enseignants pour leur élèves, pour leur statut et in fine pour l’avenir du lycée professionnel alors que “le spectre de la grande réforme du lycée professionnel évoquée par le président, alors qu’il était candidat, plane toujours au dessus de nos établissements".
Sur twitter également, pour la CGT Educ'action, cette nomination se veut “une grave attaque à l'enseignement professionnel et indique la volonté d'exploser le cadre des LP". Il y a pour le organisation syndicale “plus que jamais urgence à exiger le maintien et le développement de l’enseignement professionnel sous statut scolaire au sein d’un service public d’Éducation nationale“.
Le SNETAA-FO, suite à sa rencontre avec Pap Ndiaye lundi 4 juillet, rappelle son opposition “à l’apprentissage avant a minima une première qualification tout comme à la mixité des publics“, tandis que le ministre “reconnaît l’importance de la voie professionnelle qui contribue activement à l’économie de notre pays. “
Il indique sa convergence de vue avec le ministre selon qui “le lycée professionnel doit rester le lieu des savoirs fondamentaux“. Il a annoncé la poursuite des travaux du comité de suivi de la voie professionnelle et confirmé “la ligne du Président de la République de renforcer la durée des PFMP sur la classe de Terminale". Il indique également “son intention d’expérimenter la découverte des métiers dès le collège.“
Le syndicat FO des professeurs de lycée professionnel explique avoir “défendu les diplômes nationaux, en particulier le CAP qui doit être renforcé, ouvert à de nouveaux métiers mais également sur des durées allant de 1 à 3 ans en fonction des besoins des élèves“, ce qui est aussi "vrai pour les baccalauréats professionnels que pour la poursuite d’études en BTS et en Licence dans nos lycées pro.“
Le SNETAA souhaite discuter de la place des LP tertiaires et leurs diplômes. Il dénonce les problèmes liés à l’inclusion en LP, son manque de moyens, et rappelle ses exigences sur l’adaptation scolaire et scolarisation des élèves handicapés (ASH). Il exige également l’extension de l’indemnité de professeurs principaux aux professeurs de lycées professionnels de 4e SEGPA et EREA, ainsi que le maintien d’une indemnité mission particulière (IMP) par professeur dans les lycées professionnels.