Les infirmier.e.s de l'Education nationale contestent le logiciel de l'administration, et s'inquiètent d'une possible décentralisation de leurs missions (SNICS-FSU et SNIES-UNSA)
Paru dans Scolaire le mercredi 29 juin 2022.
“Un autre LIEN“
Selon le syndicat national des infirmiers conseillers de santé (SNICS-FSU), plus de 800 infirmières de l’Education nationale et de l’Enseignement supérieur “exigent une refonte du logiciel infirmier de l'Education nationale“ (LIEN), un logiciel “promu au pas de charge bien qu’inadapté et non abouti".
Face aux besoins accrus des élèves en consultations infirmières et après 5 années sans créations de postes, sans reconnaissance salariale et sans respect de leur expertise, les infirmièr.e.s de l’Education nationale attendent du nouveau Ministre qu’il agisse pour sécuriser la rentrée 2022 qui s’annonce difficile.
Dès lors, le déploiement d'un logiciel qui “dégrade les conditions d’accueil des élèves mais également leurs conditions de travail“ doit être reporté d’un an, sans quoi ils ou elles "n’hésiteront pas à se mobiliser, y compris par la rue, pour voir leurs revendications aboutir.“
Décentralisation
Les infirmier.e.s du SNIES-UNSA, alertent pour leur part face à une “menace“ de décentralisation. Iels indiquent avoir été reçus en début d'année en audience au MEN et à la Dgesco qui leur ont “assuré vouloir garder les INFENES (infirmiers de l'Éducation nationale et de l'Enseignement supérieur, ndlr) dans leur ministère.“ Pourtant, suite au redéploiement infirmier prévu à Bordeaux la rentrée prochaine, indiquent-iels avoir appris par voie de presse, “le conseil départemental de Gironde a voté à l’unanimité une motion visant à réclamer la possibilité d’expérimenter une décentralisation de la médecine scolaire, en précisant ‘des infirmier.es de l’Education Nationale‘, en référence à la loi 3DS.“
Le syndicat UNSA des infirmier.e.s de l'Education nationale suspecte le Département de souhaiter fusionner PMI et service infirmier EN, pour “devenir un service de santé régi par un médecin qui nous distribuerait des missions avec des résultats quantitatifs à la clé.“
Il estime que leurs missions “ne peuvent être efficacement assurées“ que par leur appartenance à l’Éducation nationale, et évoque la possibilité d'une “nouvelle bataille“.Il demande à la rectrice de l'académie de Bordeaux “des explications et son positionnement“.