Marseille : E. Macron vise une extension de l'expérimentation pédagogique à "tout le territoire"
Paru dans Scolaire le jeudi 02 juin 2022.
Emmanuel Macron, en visite à l'école Menpenti à Marseille où il a assisté à un atelier de mathématiques, dit qu'il souhaite étendre l'expérimentation pédagogique "partout sur le territoire" au cours des prochains mois. Le président de la République plaide pour "une école qui vous prépare à la vie" et veut "des enfants qui apprennent mieux, des enseignants mieux reconnus, plus libres, mieux rémunérés, des chefs d'établissement qui soient plus libres". Mais il veut aussi rassurer : "On ne va jamais se mettre à ce que les chefs d’établissement fassent leur propre mercato" : il s'agit de "donner la possibilité que l’enseignant qui est recruté partage (l)e projet (de l'école)".
Il ne renie pas ce qui a été fait au cours du premier quinquennat, évoquant les dédoublements en CP et CE1, mais pour aller "plus vite et plus fort", il faudra "plus de moyens", mais aussi "donner plus de liberté à celles et ceux qui font - pas seulement les consultants". Le niveau national doit définir "les grands objectifs" et "mettre les moyens", et sur le terrain, il faut "donner la possibilité aux enseignants, aux parties prenantes, aux chefs d'établissement, aux parents d'élèves, aux élus, au périscolaire" de travailler ensemble, pour "permettre à notre école d'avancer comme il se doit", de "retrouver le sel de notre école républicaine".
Le président de la République est d'ailleurs conscient des difficultés : "A certains endroits ça va formidablement marcher, (dans) d’autres ce sera plus compliqué, il faudra réajuster. La réponse n’est pas monolithique. Il y aura d’abord un temps national puis un temps local." Il évoque "les défis qui sont les nôtres, très différents d'un territoire à l'autre". Mais il affirme que les équipes des 59 écoles marseillaises engagées dans le dispositif sont "extraordinairement enthousiastes" et demandent à aller plus vite, "plus loin". Il rappelle que le "pacte" proposé aux enseignants doit leur permettre d'avoir "des rémunérations en plus", et leur donnera "la liberté de construire le projet qui leur permet de retrouver du sens".
Pap Ndiaye souligne pour sa part "l'importance de cette expérience marseillaise pour le ministère de l'Education nationale" et évoque "la possibilité de généraliser au-delà de la ville de Marseille" cette expérimentation.
A noter que les organisations syndicales ont été reçues ensuite par Laurent Crusson, le conseiller social de Pap Ndiaye, le SNUIPP-FSU et le SE-UNSA en "bilatérales", FO, la CGT et SUD en intersyndicale. Franck Delétraz (SE-UNSA), interrogé par ToutEduc, note un "changement de ton", il a eu le sentiment d'être entendu, d'avoir des moments d'échanges qui étaient une discussion, sa collègue, directrice d'une école qui fait partie de l'expérimentation a pu évoquer des possibilités d'amélioration... Pour lui, ce ministre souhaite "écouter les représentants des personnels avant de prendre une décision." Le conseiller n'a toutefois pas répondu aux interrogations du SE sur l'évaluation ni sur la durée de l'expérimentation, mais s'est dit bien conscient du défauts d'heures supplémentaires pour l'élaboration collective des projets, une question qui pourrait trouver une solution à la rentrée prochaine sous la forme de temps de formation. Le représentant du SE a insisté sur la priorité qui doit aller au bâti...
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