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Protection de l'enfance : l'inquiètude des associations quand l'intérim se généralise pour pallier les problèmes de recrutement (Gazette des communes)

Paru dans Petite enfance, Justice le jeudi 02 juin 2022.

“Une entreprise d’intérim n’a pas la culture du social, ni de la protection de l’enfance“ fustige Philippe Véga, membre du Gepso dans un article de la Gazette des communes sur l'évolution de la gestion de maisons d'enfants à caractère social (Mecs).

Pourtant, notre consoeur Mariette Kammerer décrit l’intérim en protection de l’enfance comme une tendance lourde“, “du provisoire qui dure“ un an, deux ans selon les cas. Mais c'est surtout un possible “tournant libéral“ qui inquiète les associations, “dans un secteur miné par les difficultés de recrutement.“

Car bien que le recours ponctuel à des intérimaires soit “fréquent pour des remplacements de personnels“, le Calvados et la Mayenne, ici étudiés, seraient “passés à une étape supérieure“ en déléguant la gestion complète d’une maison d’enfants à caractère social (Mecs) à l'entreprise d’intérim Domino Assist’M ASE.

Dans le Calvados par exemple, “l’explosion des informations préoccupantes“ suite au confinement de 2020 aurait conduit le département à recourir à cette entreprise pour l’ouverture d’une Mecs en mars 2021, en raison d'un manque de ressources pour accueillir 40 nouveaux enfants.

Selon le président (UDI) du conseil départemental Olivier Richefou, l'intérim “est une solution souple et rapide face aux difficultés de recrutement dans le secteur. Et cela correspond aussi à une aspiration des jeunes éducateurs, qui face à la pénibilité du métier préfèrent le rythme de l’intérim et une meilleure rémunération.“

Cependant, “quand un intérimaire est payé le double d’un éducateur permanent, alors qu’il ne connaît pas le projet de service et dérègle la dynamique de l’équipe, cela crée une rupture d’égalité salariale et plombe encore davantage l’attractivité du secteur“, s'inquiète pour sa part Philippe Véga, responsable de service dans un foyer de l’enfance de Loire-Atlantique et membre du groupe national des établissements publics sociaux et médico-sociaux (Gepso).

“C’est exactement ce qui s’est passé à l’Hôpital“, poursuit-il, pointant l'idée d'un cercle vicieux. “Les soignants ont déserté, épuisés par de mauvaises conditions de travail, et sont revenus en intérimaires, payés double salaire. Désormais on voit de jeunes éducateurs s’orienter directement vers l’intérim.“

Une dérive libérale que dénonce la convention nationale des associations de protection de l'enfant (Cnape) : “Cela introduit une logique de rentabilité, qui peut être recherchée au détriment de la qualité et peut conduire à sacrifier le bien-être des personnes accueillies, comme l’a montré l’affaire Orpea. Et si les salaires y sont plus élevés, c’est que l’encadrement est moindre.“

Pour Philippe Véga, surtout, “une entreprise d’intérim n’a pas la culture du social, ni de la protection de l’enfance. Quand on n’a pas affaire à une institution, comment avoir des garanties de stabilité de l’équipe, de continuité de service, de qualité d’accueil, de qualification des personnels ?“

L'article ici

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