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Donner des méthodes aux élèves, oui, mais pas trop (Cahiers pédagogiques)

Paru dans Scolaire le vendredi 06 mai 2022.

"Quels conseils donner à l'élève pour progresser ?" s'interroge une enseignante de collège dans le dernier numéro des Cahiers pédagogiques. Plusieurs de ses collègues de lettres, d'histoire-géographie, de mathématiques, d'EPS, proposent, dans le dossier, leurs solutions qui ne se présentent jamais comme LA solution. Pierre Ligné (INSPE de Paris) décrit une séance avec un jeune enseignant qui "possède des connaissances pointues à propos des meilleures méthodes pour apprendre, issues de la recherche récente", et qui se trouve pris dans une contradiction, il demande aux élèves de se questionner mais leur demande en même temps de noter ce qui est écrit au tableau "sans trop se poser de questions". Pauline Sirois (U. de Laval, Québec), évoque "l'écriture créative partagée", une technique qui a "son lot d'exigences", mais qui doit être "libérée des méthodes et procédures didactiques trop souvent linéaires et figées" pour ouvrir "des chemins d'apprentissage guidés par les réels besoins et intérêts des enfants du primaire".

C'est un peu dans le même sens que Roland Goigoux critique les ateliers de fluence. Certes, "un consensus scientifique existe et tous les chercheurs s'accordent pour reconnaître l'influence de la qualité du décodage des mots sur la compréhension des textes", mais la fluence "est devenue l'emblème de la politique ministérielle de la lecture, rejetant les dimensions intellectuelles, sociales et culturelles de cet apprentissage pour se cantonner aux mécanismes cognitifs de bas niveau, facilement modélisables".

Claire Lommé (formatrice) constate qu'en mathématiques, les méthodes "sont légion", qu'elles valent ce que valent les enseignants, et elle fait sa "ratatouille à partir de ces outils"; son collègue Grégory Delboé (Inspé de Lille) se réjouit de "la pluralité des méthodes" mais se méfie "des méthodes miracles et universelles", car, ajoute Karine Soum (formatrice) "toute méthode porte en son coeur le poison qui peut la corrompre". Rachel Harent, professeure des écoles, propose pour sa part, cette formule, "la bonne méthode, c'est quand le prof ne bosse pas trop", qu'il a en fait préparé minutieusement le travail de ses élèves mais les laisse ensuite apprendre.

Les Cahiers pédagogiques, n0 577, mai 2022, 12€

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