Archives » Actualité

ToutEduc met à la disposition de tous les internautes certains articles récents, les tribunes, et tous les articles publiés depuis plus d'un an...

Inspecteurs : la fusion des deux corps, IEN et IA-IPR, est reportée sine die (JM Blanquer en réponse à la Cour des comptes)

Paru dans Scolaire le mercredi 04 mai 2022.

"Le Grenelle de l'éducation a confirmé la nécessité de revoir les missions des inspecteurs et d'améliorer l'attractivité de ces corps (...). Des groupes de travail (...) participent à la conception des modalités d'une fusion des corps d'inspection, envisagée dans un premier temps pour le 1er janvier 2022. Toutefois, ces évolutions se sont avérées incompatibles avec ce calendrier initialement envisagé (...). Néanmoins (...), un rapprochement des deux corps a été effectué (...) pour leur traitement principal et leurs compléments de rémunération." C'est l'un des éléments de la réponse de Jean-Michel Blanquer au "référé" de la Cour des comptes, publié hier et consacré aux IEN et aux IA-IPR, "les inspecteurs territoriaux des premier et second degrés de l’Education nationale".

La Cour rappelle que quelque 3 650 IEN (inspecteurs de l'Education nationale) et IA-IPR (inspecteurs d'académie - inspecteurs pédagogiques régionaux) "assurent des missions très diverses : évaluation des enseignants, participation à l'organisation des examens et concours, promotion des grandes réformes, contrôle de l'instruction à domicile, pilotage administratif et pédagogique des écoles en lien avec les directeurs d'école et les municipalités...". Elle estime que leur activité "est de plus en plus morcelée". Les magistrats soulignent que "notre système éducatif privilégie l'évaluation individuelle des enseignants, au détriment de l’accompagnement pédagogique des équipes enseignantes".

Sans citer explicitement le CEE (le Conseil d'évaluation de l'école), ils considèrent qu'il constitue "un pas important pour rapprocher le système éducatif français des standards internationaux", mais "il ajoute un nouvel outil à la panoplie des instruments de pilotage du second degré, et crée une procédure supplémentaire consommatrice de moyens, sans remise à plat du dispositif d’ensemble, dont la lisibilité se brouille".

S'y ajoute pour les IA-IPR la déstabilisation due à l'importance croissante que prennent les questions pédagogiques transversales alors que leur légitimité "est assise sur la maîtrise de leur discipline" tandis que les trois rendez -vous de carrière instaurés avec le PPCR (le protocole Parcours professionnels, carrières et rémunérations) absorbe une bonne part de leur activité et "ne laisse qu’une place résiduelle aux réunions d’équipes autour de l’inspecteur, aux visites conseil, à l’accompagnement pourtant nécessaire des professeurs qui entrent dans le métier" tandis que "la seconde partie de la carrière des enseignants (...) fait rarement l’objet d’inspections". Et la Cour estime qu'il faudrait laisser "davantage de place à l’entretien avec l’évaluateur de proximité qu’est le chef d’établissement dans le 2nd degré", sous "la forme d’un entretien professionnel annuel".

Dans le 1er degré, "le recentrage souhaitable des missions des IEN sur les questions pédagogiques" suppose "la reconnaissance d’une véritable autorité fonctionnelle aux directeurs d’écoles", ce qui permettrait "de clarifier les responsabilités des directeurs, celles des inspecteurs de circonscription et (...) des conseillers pédagogiques de circonscription)".

La Cour des comptes s'inquiète aussi d'une mauvaise répartition des inspecteurs. En Seine-Saint-Denis, le nombre d’enseignants du 1er degré public par IEN est de 307, contre 229 en moyenne nationale. En ce qui concerne le 2nd degré, il est de 137 dans l’académie de Limoges contre 228 dans l’académie de Versailles. "Les disciplines de l’enseignement professionnel, et dans une moindre mesure de l’enseignement technique, bénéficient d’un encadrement plus rapproché que celui des disciplines enseignées au collège et dans les lycées généraux et technologiques, mais pâtissent de l’absence de synergie entre IA-IPR et IEN du 2 nd degré (...) d’une même discipline."

Pour les magistrats, "les nécessaires évolutions des missions et de la gestion des inspecteurs territoriaux sont des préalables essentiels au rapprochement des corps d’inspection territoriaux", et il convient de "renforcer les liens entre l’école et le collège, et, au sein du 2nd degré, entre les différents types d’enseignement".

Le "référé" de la Cour des comptes ici, les réponses du ministre de l'Education nationale ici, et de ses homologues des Finances ici

 

« Retour


Vous ne connaissez pas ToutEduc ?

Utilisez notre abonnement découverte gratuit et accédez durant 1 mois à toute l'information des professionnels de l'éducation.

Abonnement d'Essai Gratuit →


* Cette offre est sans engagement pour la suite.

S'abonner à ToutEduc

Abonnez-vous pour accéder à l'intégralité des articles et recevoir : La Lettre ToutEduc

Nos formules d'abonnement →