Les CMPP en danger ? Une pétition contre les nouvelles orientations que préparerait la DGCS
Paru dans Scolaire le lundi 02 mai 2022.
"Les CMPP traversent une crise dont les conséquences pourraient être catastrophiques", faute de moyens "comme ailleurs", mais aussi d'une menace qui pèse sur les centres médico-psycho-pédagogiques : la prise en charge des enfants en difficulté étant réduite à des protocoles. "Sous prétexte de référence absolue aux sciences", on aboutirait à une instrumentalisation des RBPP (recommandations de bonnes pratiques professionnelles). C'est ce danger que dénonce une pétition lancée par Patrick Belamich, médecin directeur du CMPP de Fontainebleau.
En effet, explique-t-il, "le 4ème plan autisme (2018 - 2022) arrive à échéance" et ses objectifs "ne semblent pas avoir été atteints". Pour compenser cet échec, la DGCS (Direction générale de la cohésion sociale) serait en train de réécrire le texte fondateur des CMPP (connu sous le nom d' "annexe 32") de façon à "orienter principalement (leur) travail vers les TSA-TND (troubles du spectre autistique - troubles neuro-développementaux)". Or, "s’il est indispensable de prendre en considération les enfants souffrant de ces troubles et leurs familles, il ne faudrait pas que ce soit au détriment des autres enfants reçus en CMPP".
Les signataires refusent de plus "de participer coûte que coûte à l’inclusion scolaire, sans respecter la demande des familles, pour venir compenser les insuffisances et l’incurie liées à la suppression des RASED et des postes de l’Education nationale en CMPP ou encore au manque de places en IME et dans d’autres institutions".
Ils ajoutent que "les CMPP reposent, dès l’origine, sur un trépied (...) : la pédopsychiatrie, la psychanalyse et la psychopédagogie". En effet, "bien que très important à intégrer dans nos pratiques, l’apport des neurosciences ne donne pas réponse à tout. Il est loin d’avoir tenu toutes ses promesses, trop souvent présentées et soutenues comme des vérités absolues (...). Il existe une volonté politique de mettre fin à l’esprit du travail qui anime les CMPP depuis leur création, au profit d’autres méthodes et d’autres organisations qui montrent déjà (...) leurs limites, voire leurs effets délétères (...)."
La pétition ici