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“Au niveau des projets académiques, la présence des enseignements artistiques se limite souvent à leur simple mention“ (IGESR)

Paru dans Scolaire, Culture le jeudi 28 avril 2022.

“L’identité des enseignements artistiques au collège est apparue régulièrement masquée par l’attention particulière dont font l’objet l’éducation artistique et culturelle (EAC) et ses différents vecteurs“, constatent les inspecteurs généraux de l'Education nationale dans un rapport de 2020 (et qui vient d'être publié) destiné à dresser un état des lieux de ces disciplines (éducation musicale, arts plastiques, histoire des arts).

Ils indiquent pourtant que “les enseignements artistiques ont été à maintes reprises présentés comme faisant ‘respirer l’École‘“, qu'ils possèdent une “identité particulière et des dimensions pédagogiques propres“ : appel à la responsabilité et à l’autonomie, importance accordée à la notion de projet, inscription des apprentissages dans des espaces et des temporalités variés, sollicitation de la sensibilité et du potentiel d’invention des élèves, ou encore interdisciplinarité et transversalité volontiers accueillies.

Par ailleurs, les interlocuteurs de la mission, “à commencer par les parents d’élèves, ont affirmé que le principe des enseignements artistiques obligatoires contribuait à la réduction des inégalités culturelles". Autre dimension soulignée et même “particulièrement“ mise en avant par les élèves auditionnés, la “contribution des enseignements artistiques au développement de compétences nécessaires au XXIème siècle“, notamment par la familiarisation qu'ils permettent pour approcher des problèmes complexes.

Confusion avec l'EAC

Malgré cette consécration, l'IGESR constate qu' “au niveau des projets académiques, la présence des enseignements artistiques se limite souvent à leur simple mention, réduite au lien avec l’EAC“. De plus, il semblerait que “les modalités de l’enseignement et celles de l’EAC sont (..) régulièrement confondues“, et que “ces deux formes ne sont guère pensées dans leur articulation“, ce dont résulterait “une impression générale de dispersion des ressources disponibles.“

Ainsi dans certains cas, “y compris au sein des directions générales des ministères de l’éducation et de la culture, la mission a perçu une disjonction entre deux ordres éducatifs pensés séparément, souvent comparés, parfois mis en concurrence (..).“ Une problématique qui se retrouve localement, où “certains chefs d’établissement tendent à appréhender principalement les enseignements et l’éducation artistique et culturelle comme des leviers pour améliorer le climat scolaire, contribuer au ‘vivre ensemble‘ et occultent parallèlement la construction des apprentissages spécifiques.“

Un pilotage insuffisant

Par ailleurs, la mission de l'inspection générale souligne une “collégialité insuffisante au niveau du pilotage pédagogique, en établissement comme au niveau académique“. Les entretiens qu'elle a menés “n’ont pas permis d’identifier de véritable pilotage local des enseignements artistiques, que ce soit entre professeurs ou entre professeurs et équipe de direction“, tandis que l’exercice de l’enseignement par les professeurs “s’avère souvent solitaire, ne serait-ce que (parce) qu’il n’y a souvent qu’un professeur d’arts plastiques et un professeur d’éducation musicale par établissement.“

L'IGESR a également constaté que “la réflexion commune des professeurs des enseignements artistiques sur la convergence et la spécificité de leurs disciplines, sur l’articulation entre l’ordre des enseignements et celui parfois moins formel de dispositifs de l’éducation artistique, n’était guère développée. Non instituée, elle ne va pas de soi, ni ne procure de repères professionnels structurants.“

Conséquence, les collégialités de pilotage et d’expertise des enseignements artistiques “sont peu développées pour en assurer de façon satisfaisante la coordination, le suivi et l’accompagnement".

La mission souligne d'ailleurs “qu’il n’y pas encore véritablement de pilotage local et global pour en articuler toutes les composantes et les dimensions“, et cite les inspecteurs pédagogiques régionaux qui “ont de moins en moins de temps à consacrer à ce pilotage“, du fait que “le calendrier des rendez-vous de carrière et la multiplication des tâches administratives et transversales les accaparent, leur laissant de moins en moins de temps pour l’accompagnement individuel“.

A noter pour finir que le levier de la formation au niveau académique et au niveau national, s’est selon l'IGESR également amoindri.

Le rapport ici

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