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Encourager un état d’esprit de "développement" chez les élèves pour améliorer comportement et résultats scolaires (INJEP)

Paru dans Scolaire le jeudi 28 avril 2022.

“Encourager un état d’esprit de ‘développement‘ chez les élèves peut être une approche efficace pour améliorer le comportement et les résultats scolaires“, constate l'INJEP dans une analyse publiée mercredi 27 avril. Ce résultat provient de l'évaluation par l'Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire, entre 2014 et 2019, du programme “Exploiter tout son potentiel“ de l’association Énergie Jeunes. Un programme qui pourrait  faire partie des “nouveaux leviers à prendre en compte pour améliorer le système éducatif français.“

Celui-ci a bénéficié à 12 500 élèves entrant en classe de 6ème au début des années scolaires 2014-2015 ou 2015-2016. Qualifié d' “intervention ‘légère‘ mais répétée tout au long de la scolarité au collège“, il consiste en trois sessions de 55 minutes par an. Ce programme, expliquent les auteurs de la note, “sensibilise les élèves au fait que l’intelligence n’est pas une capacité fixe et que les compétences peuvent changer à condition de travailler dur et de façon constante". En outre, il invite les élèves “à définir des objectifs annuels d’amélioration personnelle par rapport à leurs performances scolaires et leurs comportements vis-à-vis de l’école (par exemple améliorer leurs notes dans une matière donnée ou arrêter de bavarder en classe) afin de développer leur capacité à agir".

Après quatre ans de participation au programme, les élèves ont vu leurs notes augmenter de 7 % d’écart-type “ce qui correspond à une augmentation de 0,21 point sur 20“, alors qu'en comparaison “la différence de résultat scolaire entre un élève boursier et un élève non-boursier est d’environ 31 % d’écart-type en 6ème.“

En regardant plus en détail, il semble que le programme “a eu un impact positif immédiat sur les résultats scolaires, dès la classe de 6e, sur les filles et les élèves non-boursiers“. Mais si l'effet s'est également fait ressentir chez les élèves dont le comportement à l’entrée en 6e était le plus satisfaisant au regard des retards, des absences et des sanctions (avec un écart-type autour de 8-10 %), le programme n’a en revanche “eu aucun impact sur les notes des élèves qui se caractérisaient par un mauvais comportement à l’école.“

De même, cet effet “ne s’est matérialisé qu’en classe de 3e, et de manière plus faible, sur les garçons et les élèves boursiers“, d'où l'intérêt pour l'INJEP “de déployer des interventions sur un temps long afin de bénéficier aux élèves les plus en difficulté.“

Autre évaluation chez les élèves de la cohorte, l'état d’esprit. Sont notées de “légères améliorations de leur état d’esprit, de leurs traits de caractère et comportements, ainsi qu’à des aspirations professionnelles légèrement plus élevées.“ Ainsi la proportion d’élèves bénéficiaires aspirant à un emploi peu qualifié a “diminué significativement“, à savoir de deux points de pourcentage.

De même, l’intervention a “eu un impact positif sur le comportement des élèves mesuré à partir du nombre de retards, d’absences et de sanctions, bien que cet effet ne se soit matérialisé qu’au bout des quatre années du programme.“ Le programme a ainsi “réduit les écarts de comportement entre les élèves se comportant le mieux et le moins bien d’environ 20 % en 3ème.“

Surtout, si pour l'INJEP l'amélioration des résultats est “certes faible“ (0,21 point de moyenne représenterait seulement 5 % de la différence entre collèges prioritaires et collèges non-prioritaires), le rapport coût-bénéfice de cette intervention apparaît lui “particulièrement favorable“.

Avec un coût de 65 € par élève, “Exploiter tout son potentiel“ est “beaucoup plus efficace, à coût donné, que les programmes ayant un effet d’ampleur comparable.“ Son action serait ainsi “une alternative plus avantageuse que d’autres interventions également testées pour améliorer les résultats des élèves“.

L'INJEP estime en effet qu' investir dans le développement des compétences socio comportementales à l’école pourrait “s’avérer particulièrement bénéfique pour les élèves d’origine modeste“, du fait que “le manque d’estime de soi scolaire et l’excès de fatalisme social observés chez les élèves issus d’un milieu social défavorisé sont à la source de leur déficit d’ambition scolaire.“

Cependant, “malgré des résultats encourageants et un rapport coût-efficacité remarquable, la faible taille d’effet pose question sur la nature transformative de ce type d’intervention pour le système éducatif français.“

L'analyse de l'INJEP ici

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