Réforme de l'accès aux études de santé, bilan après deux ans de mise en œuvre : “des progrès, mais peut mieux faire“ (Sénat)
Paru dans Scolaire, Orientation le vendredi 08 avril 2022.
Comment a évolué la réforme de l'accès aux études de santé ? Après un premier rapport (daté de mai 2021, voir ici) destiné à évaluer la mise en oeuvre de la réforme de l'accès aux filières de santé, désormais dénommées PASS et LAS, Sonia de La Provôté a poursuivi ses travaux qu'elle a présentés au Sénat mardi 29 mars.
La sénatrice estime toujours que le “mal“ de cette réforme “tient à sa complexité“. “Trop vite appliquée, insuffisamment préparée et pas assez pilotée“, elle s'est révélée une véritable “usine à gaz“, très compliquée à comprendre et faire comprendre. Elle indique que le résultat de l'état des lieux de l'accès aux filières PASS et LAS cette année “est en demi-teinte“, ce qu'elle résume par “des efforts, mais peut mieux faire...“
A commencer par les objectifs de la réforme, au premier rang desquels la diversification des profils. Ils sont pour la sénatrice “louables, mais l'absence de cadrage national concernant les prérequis en mineure et en majeure, le contenu des maquettes pédagogiques, les modalités d'évaluation des connaissances suscitent des difficultés.“
Se dessine “une amorce de diversification“ des profils en MMOP (médecine, maïeutique, odontologie, pharmacie), cependant en regardant université par université, elle constate “que celle-ci est loin d'être au rendez-vous partout. Dans plusieurs établissements, le ratio d'admis est, en effet, davantage de l'ordre de 90 % de PASS et de 10 % de L.AS.“ Un déséquilibre qui “semble s'expliquer par un moindre niveau des étudiants de L.AS et des abandons en cours d'année en raison de la surcharge de travail".
“Les remontées de terrain témoignent de la persistance de plusieurs dysfonctionnements et de l'apparition de nouvelles difficultés“, a par ailleurs constaté la sénatrice du Calvados, détaillant “une communication et une transparence encore insatisfaisantes de la part de certaines universités, qui se caractérisent notamment par une information tardive des modalités de contrôle des connaissances (MCC), et un défaut structurel d'information des étudiants de L.AS.“
De même, “de grandes disparités existent aussi selon les établissements en matière d'accompagnement des étudiants, de contenu pédagogique, de modalités d'évaluation, de dialogue interdisciplinaire, ce qui conforme le constat selon lequel ‘il y a autant de réformes que d'universités‘“.
Sonia de La Provôté explique enfin que “l'esprit initial de la réforme était le ‘tout L.AS‘, mais des universités avaient mis en place le ‘Paces one‘, presque identique à une sélection Paces, avec une poursuite d'études en licence. Et certains acteurs étaient réticents à l'idée d'abandonner l'ancien système de la Paces... D'où cette cohabitation entre PASS et L.AS, et les ambiguïtés qui en ont découlé. Avec un système ‘tout L.AS‘ dès le départ, le dialogue intercomposante aurait été plus aisé et les orientations plus compréhensibles pour les étudiants."
Le rapport ici